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…des théologiens et des économistes préconisent un nouveau système financier

Des théologiens, des militants engagés dans la lutte contre la pauvreté et des économistes réunis au Brésil pour élaborer les principes en vue de la création d’un nouveau système économique mondial ont publié une déclaration qui pointe vers la surconsommation et l’avidité comme facteurs clés auxquels il faut s’attaquer si l’on cherche à promouvoir une distribution plus équitable des ressources du monde.

De gauche à droite: Nilton Giese, Joao Pedro Stedile, Ofelia Ortega et Rogate Mshana lors de l Copnférence oecuménique mondiale pour une nouvelle architecture économique et financière (photo COE).

Cette déclaration a été publiée vendredi au moment de conclure la Conférence œcuménique mondiale pour une nouvelle architecture économique et financière à Guarulhos, une banlieue de São Paulo. Soixante délégué(e)s s’étaient réuni(e)s du 29 septembre au 5 octobre pour cette conférence organisée par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER) en partenariat avec le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et le Conseil pour la mission mondiale (CWM).

 Parmi les critères pour une nouvelle architecture économique et financière les participants comptent l’inclusion sociale, la justice entre hommes et femmes, la sauvegarde de l’environnement et des mesures concrètes pour limiter l’appât du gain.

 « Les gouvernements et les institutions internationales devraient remplacer la croissance par le PIB, servant d’indicateur principal pour mesurer le progrès économique, par d’autres indicateurs tels que la croissance au niveau du travail décent, des indicateurs de qualité et de quantité dans le domaine de la santé et de l’éducation, ainsi que par des mesures concernant la durabilité environnementale », dit le document.

La déclaration recommande une série d’actions, y compris la création d’un institut œcuménique de gouvernance, d’économie et de management ainsi que la mise sur pied d’une commission mondiale sur initiative du mouvement œcuménique dont l’objectif serait de donner suite au travail de la Commission d’experts sur les réformes du système monétaire et financier international, présidée par Joseph Stiglitz.

 L’affirmation du droit d’accès aux moyens de communication, permettant aux communautés locales d’accéder à l’autonomie en développant des alternatives aux structures actuelles d’ordre financier et économique, faisait partie de la liste d’actions envisagées.

 Omega Bula de l’Eglise Unie du Canada, qui présidait le groupe de rédaction, disait que l’importance du document réside dans le fait qu’il offre des alternatives claires aux modèles actuellement en vigueur.

 « Il est primordial de disposer d’une base pour la suite de notre travail », disait-elle. « On nous reproche souvent de nous contenter de critiquer un état de choses, et on nous demande : que faudrait-il donc faire selon vous ? Il était donc capital de voir cette rencontre déboucher sur l’adoption de propositions alternatives ».

 Selon Rogate Mshana, qui est à la tête du programme du COE sur la richesse, la pauvreté et l’écologie, « la proposition la plus pertinente à laquelle on devrait donner suite par un groupe représentatif de personnes est … le remplacement du Fonds monétaire international (FMI) par une Organisation monétaire internationale (OMI) démocratique et la création d’une réserve monétaire internationale alternative ».

 Collin Cowan, secrétaire général du CWM, souligne la diversité des professions représentées à la conférence et le consensus atteint par les participants. «Les résultats de cette conférence permettent de croire qu’il existe suffisamment de bonne volonté et de courage parmi nous pour participer à un processus ayant pour objectif de corriger les défauts d’une société qui a perdu son sens de la justice en matière d’économie et de sauvegarde de la terre. »

 Et Walter Altmann, modérateur du Comité central du COE, ajoute: « Il existe désormais une base commune pour les peuples et les Eglises de l’hémisphère du Sud et du Nord, précisément parce que la crise financière a manifesté une force dynamique qui affecte profondément les conditions de vie des gens partout dans le monde ».

 Pamela Brubaker, professeure émérite de religion à l’Université luthérienne de Californie, Etats-Unis, se sent inspirée par le document final. « Nous avons là un document prophétique, profondément enraciné dans notre compréhension œcuménique de la foi chrétienne. Ce document rassemble l’essence de nos perspectives d’une économie au service de la vie pour tous », dit Brubaker.

 « Je souhaite que vous puissiez voir dans cette journée le commencement d’une époque nouvelle de passage à l’action », déclarait Setri Nyomi, secrétaire général de la CMER, lors de la séance de clôture de la conférence. « J’ai l’espoir que l’engagement qu’ensemble nous venons de prendre sera le premier pas pour mettre en place une économie au service de la vie, contrastant avec le système que le monde a connu jusque-là », ajoutait-il.

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