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Susan Parry a fait de sa vision d’une « Eglise compétente face au SIDA » une réalité qui a permis à des milliers de personnes à travers l’Afrique australe et le reste du monde de mieux vivre avec le VIH.

Susan Parry: « C’est au moment où l’on pense avoir atteint le sommet de la montagne qu’on découvre qu’il reste une multitude d’autres montagnes à conquérir. » © EHAIA Southern Africa

Susan Parry explique la nécessité de passer d’une « Eglise qui accepte le SIDA » à une « Eglise compétente face au SIDA », indiquant que, si la première évoque la tolérance, l’acceptation et la bienveillance, l’Eglise compétente face au SIDA va bien plus loin.

« Une Eglise compétente en matière de VIH et de SIDA signifie une Eglise bien informée, qui inclut, qui prend des mesures préventives et qui accompagne. Pour parvenir à cela, il faut un leadership fort, des connaissances précises et à jour, les ressources et les réseaux adéquats, une théologie de la transformation et une solidarité de compassion qui restaure la dignité et l’espérance. »

Avec sa formation médicale en hématologie et pédiatrie, Dr Parry est bien placée pour définir et communiquer les pratiques exemplaires dans les Eglises dans leur lutte contre le SIDA. Auteure de « Beacons of Hope: HIV-Competent Churches » (Des balises d’espérance: les Eglises compétentes en matière de VIH), Susan Parry est coordinatrice régionale de l’Initiative œcuménique de lutte contre le VIH et le SIDA en Afrique (EHAIA). Sa région comprend 12 pays et quelques îles.

Les recherches poussées de Susan Parry, combinées à son engagement passionné pour que l’Eglise lutte plus activement contre le VIH et le SIDA, ont permis la création de l’EHAIA en 2001.

En 1999, alors qu’elle représentait le Conseil œcuménique des Eglises (COE) à une conférence sur les soins communautaires à Paris, elle a assisté à une condamnation virulente de l’attitude des organisations d’inspiration religieuse face au SIDA, en particulier dans le domaine de la prévention.

Elle a alors pris conscience qu’il était absolument nécessaire que les organisations d’inspiration religieuses se mettent en valeur dans le monde, non seulement en tant qu’élèves, mais aussi comme des contributeurs pouvant faire part de l’immense travail d’accompagnement que les Eglises font pour lutter contre le VIH et le SIDA.

Une pionnière de l’action religieuse contre le SIDA

En 2000 et 2001, Susan Parry a entrepris pour le COE plusieurs études cartographiques par pays, en se penchant sur les données relatives au VIH et SIDA dans les pays, les moyens de lutte nationale, les actions des Nations Unies et des ONG en la matière et l’action des Eglises. Sa question de départ était: « Quelles sont les lacunes et où se trouvent les possibilités? »

Elle a également pris part à des colloques avec des responsables d’Eglise d’Afrique, lors desquels le SIDA a été pointé du doigt comme étant l’une des problématiques majeures.

En 2003, lors du Forum mondial des partenaires organisé par l’UNICEF et l’ONUSIDA, elle a présenté « Les actions des organisations d’inspiration religieuses face au VIH/SIDA en Afrique subsaharienne », un rapport qui couvrait 52 pays. Ce rapport cherchait à mettre en lumière la crédibilité et la contribution des organisations d’inspiration religieuse en matière de VIH et SIDA, ainsi que leur potentiel.

Il dénonçait également les inégalités de financement et l’idée reçue selon laquelle en finançant une organisation d’inspiration religieuse, on finance une Eglise et non pas une prestation de service non partisane.

Depuis, les compétences de Susan Parry continuent de rayonner au-delà de l’Afrique australe, par l’éducation et le soutien à la base en Afrique orientale, occidentale et centrale, ainsi que, pour la première fois, dans les pays lusophones d’Afrique et dans d’autres régions du monde.

L’influence personnelle de Susan Parry et la force de l’EHAIA en tant qu’organisation se sont notamment illustrées à Madagascar, vaste Etat insulaire situé au large de la côte orientale de l’Afrique. Après avoir compris qu’aucune solution importée ne se révèlerait efficace, Susan Parry et d’autres représentants de l’EHAIA ont rencontré un important groupe de responsables de différentes Eglises de Madagascar.

Ils ont écouté un représentant du ministère malgache de la Santé, qui a déclaré: « Il est indispensable que les Eglises travaillent ensemble, en collaboration avec le gouvernement, pour lutter contre le VIH. » En aparté, l’interprète a chuchoté: « Les Eglises qui travaillent ensemble? Cela n’arrivera jamais, à Madagascar! »

Dans les années qui ont suivi, il s’est avéré que cet interprète avait tort, et l’EHAIA poursuit sont travail complexe et exigeant en organisant des ateliers pour responsables d’Eglises, jeunes, laïcs, institutions théologiques et d’autres un peu partout à Madagascar.

Susan Parry est déterminée à poursuivre son travail, car le VIH reste un enjeu majeur pour de nombreux individus, au sein des familles, des Eglises, des communautés et dans le monde entier. « Il nous met en demeure de repenser ce que nous sommes, nos responsabilités les uns envers les autres et ce que nous sommes appelés à être », affirme-t-elle. « Un virus qui reste dynamique nécessite une action tout aussi dynamique. Ce ne sera jamais quelque chose d’anodin. »

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