La lutte contre l’État islamique était au cœur d’une rencontre mardi, à Jeddah en Arabie Saoudite, entre le prince Saoud, chef de la diplomatie saoudienne, et le vice-ministre iranien des Affaires étrangères. Cette entrevue est la preuve que les cartes sont rebattues dans la région : c’est la première du genre depuis des mois entre les deux pays, qui entretiennent des rapports généralement tendus. L’objectif de Téhéran est que l’Arabie saoudite, poussée par les Occidentaux, change de politique et cesse de soutenir des mouvements djihadistes.
Selon Riza Hamid Dahqani, le repésentant de l’Iran auprès de l’Organisation de la coopération islamique interrogé par l’AFP, l’entretien a été « fructueux ». Les deux diplomates auraient évoqué les relations entre leurs deux pays, la conjoncture régionale et « les défis que rencontre la région comme l’extrémisme et l’agression sauvage d’Israël ». Aucune précision n’a été apportée sur comment l’Arabie saoudite et l’Iran pourraient coopérer pour contrer l’avancée des djihadistes.
Deux pays opposés en Syrie et au Bahreïn
Depuis son arrivée au pouvoir en août 2013, le président iranien Hassan Rohani veut améliorer les relations avec tous ces voisins, dont l’Arabie saoudite, l’autre poids lourd régional. Mais les deux pays s’affrontent sur le dossier syrien : l’Iran appuie le président Bachar al-Assad, alors que l’Arabie saoudite soutient les rebelles. Ils s’affrontent aussi au Bahreïn, où Téhéran soutient le mouvement de protestation de la population majoritairement chiite, Ryad de son côté soutient la dynastie sunnite.
L’Iran espère aussi jouer un rôle diplomatique dans la région. Hassan Rohani a mis en garde l’Arabie saoudite et le Qatar en juin, deux pays dans lesquels des individus ont financé l’État islamique. « Nous conseillons aux pays qui aident les terroristes avec leurs pétrodollars de cesser de le faire. Ils doivent savoir que demain viendra leur tour » avait déclaré le président iranien.