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Le texte qui suit a été rédigé à la suite d’une série d’échanges dans la foulée de la publication de mon livre L’évolution de l’Alpha à l’Oméga. Mon correspondant conteste la validité de la démarche de ma recherche qu’il croit à tord axée exclusivement sur les connaissances scientifiques et lui oppose une quête métaphysicienne de la vérité, inspirée des écrits de l’abbé Frédéric Marlière.

L'abbé Frédéric Marlière est décédé en 2112 à l'âge de 101 ans. Il a publié 7 volumes portant sur sa conception de l'origine de l'homme et de la création, dont «Et leurs yeux s’ouvrirent», «Et ils virent qu’ils étaient nus» et «Qui t’as appris que tu étais nu ?»

L’abbé Frédéric Marlière est décédé en 2012 à l’âge de 101 ans. Il a publié 7 volumes publiés aux Éditions Anne Sigier (actuellement Médiaspaul) portant sur l’origine de l’homme et la création, dont «Et leurs yeux s’ouvrirent», «Et ils virent qu’ils étaient nus» et «Qui t’as appris que tu étais nu ?»

Très cher ami, j’ai bien reçu vos commentaires en vert, en réaction à mes commentaires en bleu, suite à vos commentaires en rouge autour de mes commentaires en noir à propos de votre contestation de la démarche de mon ouvrage. Je pense que nous avons pratiquement épuisé les couleurs de l’arc-en-ciel sans obtenir de résultats par ce moyen pour parvenir à une compréhension respectueuse de nos points de vue, fussent-ils divergents.

Par exemple, une lecture attentive de L’évolution de l’Alpha à l’Oméga vous permettrait de retrouver des énoncés qui s’accordent, à la lettre près, à ceux émis par l’abbé Marlière auxquels vous me référez à propos des premiers chapitres de la Genèse. Mais le fait que ces récits mettent en scène des images et des personnages mythiques n’implique pas qu’ils ne signifient rien ou qu’ils n’ont «aucune valeur biblique» et/ou «scientifique»… ni «que ces récits de la Genèse provenaient  de l’imaginaire de son  (ou de ses auteurs) mais non d’une révélation de l’Esprit Saint», comme vous le soutenez. Marlière ne serait pas du tout d’accord avec votre évaluation si je peux en croire le texte que vous me citez vous-même : «Avec la plupart des théologiens, nous croyons que les premiers chapitres de la Genèse constituent un récit symbolique qui utilise, à la manière des paraboles, les mythes du temps où vécut l’auteur inspiré.» Si l’auteur, que Marlière comme moi reconnaît «inspiré», a utilisé les «mythes du temps», c’est pour dire quelque chose, pour communiquer une décisive vision de la réalité, et notamment, pour «révéler un contenu de foi objectif, exclusivement religieux, sur la création divine et les origines de l’homme».

Il y a donc tout un travail d’interprétation et de décryptage à faire pour saisir le véritable sens de ces récits, qui ont été écrits, soutient Marlière, dans «un langage primitif et populaire qui use d’images, de symboles et de fictions poétiques, pour fixer et transmettre un savoir ou une sagesse empiriques».

Toute interprétation de ces textes, et de la Bible en général, a inévitablement un caractère subjectif (ce qui, bien loin d’être mauvais, est indispensable à notre croissance spirituelle) et c’est pourquoi il peut y avoir des interprétations variées, et même divergentes, d’un même passage biblique. De sorte que nous pourrions nous trouver dans un bien minable contexte de conflits insolubles d’interprétations si n’existaient pas des critères de discernement permettant de définir objectivement ce que ces textes révèlent réellement comme Parole de Dieu. L’interprétation transmise par la Tradition remontant aux Apôtres est l’un de ces critères. Il y a aussi l’enseignement magistériel de l’Église catholique qui est décisif à cet égard. Les autres Églises chrétiennes, lorsqu’elles tirent leurs sources de l’enseignement des Apôtres, peuvent aussi interpréter correctement la Bible. Et pour l’Ancien Testament, l’interprétation de la synagogue peut être jugée authentique.

Par contre, l’interprétation d’un passage isolé est à rejeter si la signification obtenue du texte n’est pas confirmée ailleurs dans la Bible ou est incohérente par rapport à la Révélation. Car c’est globalement, par l’ensemble de la Bible que Dieu parle par son Esprit à l’humanité et non à la lettre ou dans un livre particulier isolé des autres livres bibliques. «L’esprit vivifie, la lettre tue», avertit l’Apôtre.

 Mon interprétation

Pour en venir aux deux récits de la création de la Genèse, j’ai étalé mon interprétation personnelle sur les 624 pages de ma recherche. Je ne pourrais donc ici l’exposer en détails. Si vous êtes intéressé à en connaître les tenants et aboutissants, il vous revient de lire mon ouvrage jusqu’au bout. Vous y trouverez amplement de quoi nourrir (et non détruire) votre foi, car ce que vous me reprochez, en m’accusant d’être matérialiste, de ne considérer que l’approche scientifique de la réalité sans tenir compte de la connaissance de l’être et de la vie (ontologie et foi) est entièrement non fondé. Je dois donc ici me contenter de vous proposer quelques généralités.

D’abord, ces deux récits divergents, et même contradictoires lorsqu’on les considère littéralement, sont en réalité admirablement complémentaires lorsqu’on les reçoit à partir de la perspective particulière de chacun: celle d’un point de vue extérieur du premier récit pour rendre compte de l’univers objectif, et celle de l’intériorité, de la subjectivité humaine du deuxième récit pour rendre compte de la conscience rationnelle et morale. Dans mon ouvrage, je fais grand cas, d’un bout à l’autre, de la distinction indispensable entre l’extériorité et l’intériorité, un paramètre constant qui découle de l’axiome de base de ma recherche permettant de définir toute la réalité. Cet axiome fait comprendre qu’objectivité et subjectivité (qui se manifestent sous l’angle de l’horizontalité et la verticalité au niveau de la croissance vitale), sont deux faces du réel référant à deux substances irréductibles : la matière et la vie. Ces dimensions aux antipodes sont aussi vastes et importantes l’une que l’autre et représentent chacune la moitié de la réalité. À partir de ce discernement, on peut mieux comprendre le sens véritable des deux récits de la création.

Ce que je peux induire entre autre du premier récit, c’est qu’un Dieu unique est le Créateur du monde dans lequel nous sommes plongés, le monde fait de matière et auquel nous accédons par les sens et la rationalité pour en obtenir des connaissances objectives, en bout de ligne scientifiques. Ce monde a été voulu par Dieu et a émergé dans la réalité à Sa Parole, enseigne l’auteur inspiré, en déterminant les lois sans lesquelles il ne pourrait exister. C’est le sens que l’auteur a pu évoquer sous la forme des «jours» permettant de faire advenir graduellement la réalité par une successions de déclarations divines, d’édits efficaces ordonnant aux réalités d’exister en découlant les unes des autres.

Cette interprétation personnelle est tout à fait conforme à celle de l’Église qui a tiré de ce premier récit l’Acte initial du Credo: «Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre…,  de l’univers visible et invisible.» Le premier récit décrit très sereinement et harmonieusement l’Acte créateur. Tout est bon, beau et merveilleux, tout baigne dans l’huile en quelque sorte. Tout est ordonné, balancé et cohérent. Et même, lorsqu’arrive le moment de décrire l’arrivée de l’homme, le Créateur, qui avait déclaré bon ce qu’il avait créé à chaque étape, ajoute un superlatif: «Dieu vit que tout ce qu’il avait fait: cela était très bon» (Gn 1, 31).

Dans ce premier chapitre, il n’est fait aucune allusion à quelque Éden que ce soit ni à une faute originelle qui marquerait collectivement l’espèce humaine. L’humanité est créée le même «jour», le sixième, que les espèces animales dont elle émerge tout en étant distincte, «à l’image et la ressemblance de Dieu». Le Créateur ordonne ensuite aux humains de se multiplier et de «soumettre» les réalités terrestres. On peut donc induire du premier récit que l’Éden, le premier couple, le serpent ainsi que le péché d’origine du deuxième récit n’existent pas dans l’ordre objectif de la création.

De fait, le deuxième récit est concerné uniquement par la conscience, la subjectivité humaine. Lorsque Dieu «plante» un jardin en Éden pour y mettre l’homme, ce ne sont pas des arbres qu’il plante mais des qualités de l’ordre moral au centre desquelles se trouve les valeurs par excellence de la vie et de la connaissance du bien et du mal. L’Éden n’est pas un lieu géographique de notre planète. Il est le for interne, là où, à l’origine, l’être humain vivait en étant centré sur la Présence de Dieu à l’intérieur de lui-même sans être perturbé par les conditions extérieures.  Le contexte et le drame que l’auteur met en scène se déroule donc exclusivement dans l’intériorité humaine où Dieu pourvoie l’homme en dons et richesses spirituelles pour qu’il puisse les «cultiver» et les faire fructifier.

Parmi les dons dont il a pourvu notre espèce, Dieu a donné la capacité d’exercer la rationalité en donnant un nom aux réalités. Dans l’état d’innocence, Adam passe très bien le test imposé par le Créateur «pour voir comment celui-ci les [les animaux] appellerait: chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné» (Gn 2, 19-20). Et lorsque l’homme s’éveille d’une torpeur après avoir été formé à partir de la glaise du sol et avoir reçu le souffle divin de son âme, il s’émerveille de vivre dans la chair et les os du corps et de trouver à ses côtés « l’os de mes os et la chair de ma chair». (Gn 2, 23). Or, poursuit l’auteur biblique, «tous deux étaient nus, l’homme et la femme, et ils n’avaient pas honte l’un devant l’autre» (Gn 2, 25). L’auteur souligne «l’homme et la femme» pour insister sur l’existence des sexes avant la faute et, conséquemment, pour réfuter d’avance l’interprétation que la sexualité serait un effet du péché.

Mais malheureusement, le contexte bucolique de la conscience originelle ne sera pas maintenu. Et c’est l’épreuve de l’arbre symbolique de la connaissance du bien et du mal. Au lieu de modeler l’agir à partir de la rationalité qui était de bon conseil pour maintenir son ingénuité, le couple humain se laisse déterminer par les sens qui font voir un fruit «séduisant à voir et désirable pour acquérir le discernement». Ce glissement représente une chute de la conscience, qui passe ainsi du niveau rationnel où l’être humain était initialement établi, au niveau sensoriel qui est le niveau propre de la conscience dans le règne animal.

Donc, pour s’approprier le fruit qui lui est extérieur, l’homme doit s’arracher de son intériorité où il jouissait d’une relation intime avec son Créateur. Il doit faire taire sa conscience intérieure pour se projeter à l’extérieur de lui-même. Cette erreur aura pour conséquence que l’être humain devra désormais construire son développement vital dans la réalité objective où il devra affronter sans protection des dangers de toutes sortes et combattre pour sa survie. C’est alors que pour se protéger et jouir de l’existence en l’absence de son Créateur, il se construira un monde artificiel en rupture de ban avec l’harmonie de la création, un monde humain dominé par les trois convoitises: la quête du pouvoir, l’accumulation des richesses, la jouissance désordonnée des plaisirs (cf 1 Jn 2, 16).

Ici, il importe de souligner fortement que la chute n’a rien changé de la réalité objective universelle. L’univers visible demeure tel que Dieu l’a déclaré, c’est-à-dire «bon». Il poursuit jusqu’à ce jour son déploiement selon les paramètres fixés à l’origine par le Créateur. La chute de l’humanité ne l’a pas affecté. Ce qu’elle a modifié de la réalité, c’est la conscience. Cette altération a poussé l’être humain à se créer un monde à part de l’ordre naturel. Dans ce monde artificiel, il est en mesure de tout inventorier, de tout connaître hors de lui-même (le «discernement» recherché par Ève) mais il ne se connaît pas lui-même; il demeure ignorant, exclu même du fondement de son être de sorte que  l’âme humaine se trouve désormais marquée par l’aliénation. Alors qu’elle a été créée de l’intérieur pour se développer à partir de l’intérieur, elle se voit contrainte de se rejeter sur l’extérieur pour bâtir son propre monde séparé de Dieu.

La chute a donc créé une réalité nouvelle, soit le «monde» (dans le sens johannique) perverti, monde responsable de l’injustice et de la violence endémique des guerres et des luttes fratricides, monde greffé artificiellement à la société humaine comme un parasite hirsute sur le beau visage de l’humanité. Voilà comment j’interprète, en toute conformité avec l’enseignement de l’Église sur le péché originel, l’histoire de la chute relatée dans le deuxième récit de la création de la Genèse.

L’interprétation marlérienne

Bien qu’il y ait concordance sur plusieurs points entre ma lecture de la Genèse et la thèse de Frédéric Marlière, il saute aux yeux qu’il y a d’importantes divergences sur le fond. Mais je dois commencer par avouer que ma connaissance des écrits de ce théologien est extrêmement mince. Elle remonte à 1988, l’année où j’ai publié l’un de mes livres aux Éditions Anne Sigier (l’éditeur de Marlière), «Une Femme (Ap 12, 1)… et le Corps de Dieu». La personne responsable des éditions avait comparé mon ouvrage aux écrits de Marlière, ce qui m’a incité à en prendre connaissance. Mais je n’ai lu que les premières pages de l’un de ses livres. Car sous son écriture hermétique extrêmement difficile à décrypter, j’ai rapidement détecté une pensée ésotérique aux antipodes de mon univers de pensée, une voie trompeuse de recherche, selon mes convictions d’alors, qui mène à l’erreur et à l’égarement plus souvent qu’autrement. C’est pourquoi j’ai vite abandonné cette lecture inutilement laborieuse et qui ne m’intéressait pas vraiment parce que je la jugeais désincarnée de la réalité. À une occasion, j’ai tout de même assisté à une conférence de l’auteur mais j’y ai ressenti un tel malaise que j’ai été incapable de poser les questions pertinentes qui l’auraient contraint à exposer ses thèses dans un discours simple et accessible, la plupart des assistants ne voyant que du feu dans ses propos sibyllins.

Je tiens donc à faire état de mon ignorance de sorte que si je me réfère à cet auteur, c’est principalement en passant par ce que vous m’en avez dit dans nos échanges. La question reste de savoir si votre représentation lui est en tout point fidèle ou si, par exemple, vous avez effectué des développements éloignés de son système de pensée et buriné des formulations qu’il n’aurait pas entérinées de son vivant. C’est donc sous toutes réserves que j’avance une critique de sa pensée en passant par le filtre de votre propre perception.

À mon avis, la pensée de l’abbé Marlière s’apparente au gnosticisme, une hérésie multiforme que les Pères de l’Église des premiers siècles ont rejetée avec véhémence. En gros, selon cette doctrine, Dieu n’aurait pas pu créer ni voulu l’univers dans lequel nous vivons car il s’y trouve de l’imperfection et du mal. Un Dieu parfait ne peut que créer un monde parfait et un Pur Esprit ne peut que créer des êtres spirituels, soutient généralement la gnose. L’existence de l’univers physique, selon la gnose élaborée dans la culture orientale, peut alors être expliquée entre autres par l’activité d’un démiurge créant la matière, un dieu mauvais en compétition avec l’Être Suprême. C’est pourquoi, dans cette optique, la nature spirituelle de l’homme est étrangère au monde matériel qui retient la véritable nature de l’homme prisonnière d’un corps susceptible de pécher, de souffrir et de mourir. Toujours selon cette doctrine antique, il est toutefois possible de s’évader de cette prison corporelle en s’élevant au-dessus des conditions matérielles vers les sphères spirituelles désincarnées. Si bien que le salut peut être acquis par l’initiation aux mystères de la religion et la connaissance ésotérique, reconnue comme le seul véritable savoir.

Lorsque cette conception antérieure au christianisme issue du paganisme oriental s’est confrontée à la religion chrétienne naissante, elle a dû subir des adaptations pour tenir compte de l’avènement historique de Jésus. Elle a alors adopté une forme apocalyptique en avançant que le Christ doit revenir à la fin des temps pour établir le Règne de Dieu en détruisant paradoxalement le monde pour le sauver.

Bien entendu, le théologien catholique Frédéric Marlière n’aurait pas pu développer ses concepts à partir d’un schéma aussi grossier et pas du tout crédible pour un esprit formé par l’approche scientifique de la réalité. Sans même en être conscient, peut-être, il les intégrera toutefois à son langage hermétique sous un nouvel habit et un vocabulaire adapté à la modernité. Le concept de «création d’origine», présenté comme la vraie création de «présences» dans les hautes sphères spirituelles de la «Gratuité» divine, me semble un calque édulcoré du schéma théosophique de la gnose issue du paganisme antérieur au christianisme. Ainsi atténuée, l’erreur est dissimulée et peut passer inaperçue dans le contexte moderne de la théologie catholique. Cette «création d’origine» aurait été «objectivée» par le «mauvais choix» d’Adam et Ève, faisant ainsi apparaître notre monde. Ce serait donc nos premiers parents qui correspondent au démiurge animé par les mauvaises intentions de créer la matière, la cause du mal, de la souffrance et de la mort. Un constat qui vous fait écrire en soulignant envers et contre tout bon sens: «Si l’homme n’existait pas, le monde autour de lui n’existerait pas non plus». Est implicite à cette proposition délirante la prétention que non seulement l’univers visible est issu du péché mais que le corps humain en est partie prenante.

Cher ami, je vous en prie, descendez d’un cran de votre univers métaphysique. Vous y constaterez que la réalité est beaucoup plus joyeuse et stimulante que le triste dédale de spéculations désincarnées qui ne font pas progresser l’âme d’un cran dans l’amour du Dieu incarné. Il s’est fait homme, en tout point semblable à nous hormis le péché, pour nous révéler l’amour du Père. Bien que de condition divine, il n’a pas dédaigné de prendre un corps, de manger, de boire et d’évacuer les déchets du processus de vivre, pour nous amener à rendre gloire à Dieu pour son projet de créer la vie, depuis les humbles balbutiements des unicellulaires au fond des mers jusqu’à la vie éternelle, en passant par les misères, les pauvretés mais aussi les exaltantes et prodigieuses percées vers «la vérité tout entière» de l’aventure humaine.

Pour qui a des yeux pour voir, tout est cohérent dans l’univers. Quelle que soit la direction de notre regard, tout remonte à Dieu et trouve en lui résolution, épanouissement, achèvement. Qu’avons-nous encore à rivaliser de vision alors que notre ‘’sujet-objet’’ mutuel de contemplation est Dieu Lui-même? Pourquoi encore souligner l’incohérence alors que déjà tout se tient si bien dans une cohérence parfaite? Dans les citations que vous me proposez, vous avez inclus celle-ci de l’abbé Marlière (l-261) : «Par ailleurs nous ne voyons pas comment concilier ce monde spatio-temporel  avec la métaphysique de la création telle que nous l’avons exposée plus haut». Pourquoi ne le pouvez-vous pas, pouvons-nous demander? Vous-même, vous entérinez ce constat lorsque vous soutenez qu’il existe une incompatibilité entre ce que vous appelez l’objectivation et l’évolution. Eh! bien, permettez que je vous dise que vous avez tous les deux tout à fait raison. Mais si vous observez de l’incohérence, ce n’est pas parce que la réalité est incohérente. C’est plutôt parce que votre perception est incohérente et inconséquente. Elle est illogique. Car tout est cohérent dans l’univers. Un univers incohérent ne pourrait pas se maintenir. Il sombrerait dans le néant dont il a été tiré. Et donc, ce qu’il nous faut chercher dans cet univers auquel nous participons, ce n’est pas ce qui ne marche pas mais la cohérence qui donne le sens à son existence.

Dans le texte que vous m’avez recommandé de lire (créationnisme ou évolutionnisme), vous mettez en opposition comme incompatibles la foi et les sciences. Vous estimez toutefois paradoxalement qu’«une conciliation entre les deux serait souhaitable». Et bien, voilà, cette conciliation est chose faite. Mon ouvrage démontre que non seulement ces deux domaines ne se contredisent pas et sont conciliables mais que la synthèse, la symbiose de ces deux approches de la réalité, l’une pour la substance matérielle, l’autre pour la substance vivante, peut générer une formidable poussée évolutive de l’humanité vers son destin éternel, sous la houlette du Fils de l’homme (Jésus), la «créature nouvelle» qui succède à l’homme dans la remontée qualitative de la vie vers le Père.

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