Trois ans après le séisme qui a durement frappé Haïti, Développement et Paix inaugure aujourd’hui, en présence de représentants haïtiens et canadiens, des autorités religieuses ainsi que des médias, son projet de construction de 400 maisons à Ti-Boucan dans la commune de Gressier. À cette occasion, 50 familles recevront les clés et les titres de propriété de leur nouvelle maison. Le projet est réalisé à l’aide d’une technologie innovante et se base sur la pleine participation des populations locales.
Située à 20 km de Port-au-Prince, la commune de Gressier a été durement touchée par le séisme. Développement et Paix y mène, en partenariat avec l’Institut de technologie et d’animation communautaire (ITECA), une organisation haïtienne qui intervient à Gressier depuis 25 ans, un projet de construction de 400 maisons visant à reloger des familles ayant tout perdu. « La question du logement est une question cruciale en Haïti. L’inauguration de ce projet est un message d’espoir lancé aux populations les plus vulnérables qui vivent encore, trois ans après le séisme, sous des tentes ou des abris de fortune », déclare Michael Casey, directeur général de Développement et Paix.
Les maisons sont construites selon les normes parasismiques et anticycloniques et grâce à l’importation en Haïti de la technologie Habitech International Building System, développée par la Faculté de génie civil de l’Asian Institute of Technology (AIT). Très utilisée en Asie et en Afrique, cette technologie était jusque-là méconnue en Haïti. D’une grande simplicité, elle permet de construire en peu de temps, des habitations résistantes, durables et à faible coût. Cette technologie utilise des blocs très particuliers qui s’emboîtent les uns dans les autres (interlocking blocks) et favorise l’utilisation des matériaux locaux dont la terre, le sable, la poudre de roche, l’acier et le bois.
Une usine a été installée à Ti-Boucan (environ 2,7 km de la route nationale) et emploie les habitants de la communauté de Gressier. Au total, 600 emplois directs ont été crées dont le recrutement d’ouvriers spécialisés sur les différents sites de construction et d’artisans responsables de la fabrication des portes, des fenêtres, des toitures, de la préparation d’armatures et des pièces de coffrage nécessaires à la construction des maisons. Avec 50 chantiers fonctionnant de manière quasi permanente, ce projet a également généré une centaine d’emplois indirects dont la plupart sont des commerçants ambulants et des restaurateurs qui desservent l’usine et les différents chantiers.
Ce projet est financé conjointement par Développement et Paix et l’Agence canadienne de développement internationale (ACDI). Le budget total du projet s’élève à environ 6,5 millions de dollars.