Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises (COE), a fait part du «profond chagrin» qu’a suscitée l’annonce de la mort du patriarche Ignace IV (Hazim) du Patriarcat grec orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient. Il est décédé le 5 décembre au Liban à l’âge de 92 ans. 

Le patriarche grec orthodoxe Ignace IV (Hazim) aux côtés de l’ancien secrétaire général du COE, le pasteur Samuel Kobia, en Syrie (2008) (photo COE).

Pour le pasteur Tveit, son décès représente la perte d’un «grand dirigeant qui a passé sa vie entière à réorganiser et développer les institutions de son Église.» Il a ajouté que «le patriarche Ignace IV avait gagné le respect tant des chrétiens que des musulmans au Moyen-Orient, grâce à ses efforts systématiques en faveur de la paix et de la réconciliation dans la région.»

Ignace IV occupa plusieurs fonctions importantes au sein du COE, notamment celles de représentant de la Commission de Mission et d’évangélisation et de membre du Comité central. Il fut l’un des intervenants principaux à la Quatrième Assemblée du COE, à Uppsala (Suède), en 1968, avant d’être élu membre du collège présidentiel du COE.

Ignace IV était l’un des membres fondateurs du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Si Ignace était essentiellement au service de son Église au Liban et en Syrie, il était aussi un homme profondément engagé, qui était reconnu pour ses efforts en faveur du dialogue islamo-chrétien au Moyen-Orient.

Il fut l’un des fondateurs du Mouvement de la jeunesse orthodoxe au Liban et en Syrie en 1942, grâce auquel il contribua à organiser et conduire un renouveau de la vie de l’Église dans le Patriarcat d’Antioche. Il fut en outre l’un des artisans de la création de Syndesmos, la fédération mondiale des mouvements de jeunesse orthodoxes.

Après des études en France, il fonda l’Université de Balamand, au Liban, dont il fut pendant de nombreuses années le doyen.

Consacré évêque en 1961, il fut élu métropolite de Lattaquié, en Syrie, en 1970, puis élu patriarche grec orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient en 1979.

Il fut un acteur incontournable des relations inter-orthodoxes et des dialogues théologiques bilatéraux, puis des rencontres entre chefs d’Églises orthodoxes.

Dans son hommage à Ignace IV, le secrétaire général du COE a déclaré: «L’ensemble de la chrétienté mondiale appréciait son infatigable détermination à œuvrer en faveur de l’unité entre les chrétiens et à témoigner notre foi chrétienne au monde entier.»

«Nous avons tous perdu un grand responsable d’Église, un père spirituel, un théologien d’exception, un artisan du dialogue interreligieux – notamment entre les religions abrahamiques – ainsi qu’une source d’inspiration majeure dans le domaine du dialogue œcuménique.»