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Anita Bourdin

On nourrit les guerres, pas les personnes, dénonce le pape François pour qui le manque de nourriture n’est pas quelque chose de « naturel » mais le fruit des égoïsmes. Il appelle à « débureaucratiser la faim », et à voir les « visages » de la faim. On a besoin de « héros » pour vaincre la faim au niveau mondial : c’est possible !

Assemblér fu «psm, 13 juin 2016 (photo capture CTV).

Assemblér du Pam, 13 juin 2016 (photo capture CTV).

Ce sont certains des points forts de l’intervention du pape François, ce lundi 13 juin 2016, devant l’assemblée du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a son siège à Rome. Le pape a offert à la directrice du PAM, Mme Ertharin Cousin, le médaillon de saint Martin de Tours qui vient au secours d’un pauvre. Il est le saint patron de Buenos Aires. Le personnel du PAM représente environ 13 500 personnes qui viennent en aide à quelque 90 millions de bénéficiaires dans 80 pays.

Le pape a également eu des paroles fortes dans son discours improvisé devant le personnel du PAM et dans son discours écrit, remis à la directrice: à chaque fois le pape insiste sur le fait que derrière les « programmes » il y a des « visages » de la faim.

« Nous nous trouvons ainsi devant un phénomène étrange et paradoxal : tandis que les aides et les plans de développement sont contrecarrés par des décisions politiques compliquées et incompréhensibles, par des visions idéologiques biaisées ou par des barrières douanières infranchissables, les armes elles ne le sont pas ; peu importe la provenance, elles circulent avec une liberté fanfaronne et presque absolue dans de nombreuses parties du monde », dénonce le pape François : on nourrit les guerres pas les affamés ! Et même on se sert de la faim comme arme de guerre.

Le pape demande des « héros » et appelle le PAM à « croire en ce qu’il fait » : « Donnez-vous le luxe de rêver ! On a besoin de rêveurs pour donner une impulsion » : « Nous avons besoin de véritables héros capables d’ouvrir des chemins, de construire des ponts, de faciliter les opérations qui mettront l’accent sur le visage de celui qui souffre. »

« Disons-le clairement, le manque d’aliments n’est pas quelque chose de naturel, ce n’est une donnée ni obvie, ni évidente. Le fait qu’aujourd’hui, en plein XXIème siècle, beaucoup de personnes souffrent de ce fléau est dû à une distribution des ressources égoïste et mauvaise, à une ‘‘marchandisation’’ des aliments », dénonce le pape François qui appelle à reconnaître les « visages » de la faim.

Il rappelle aussi l’aspect écologique de la faim et les responsabilités : « La terre, maltraitée et exploitée, en beaucoup d’endroits dans le monde continue de nous donner ses fruits, de nous offrir le meilleur d’elle-même ; les visages affamés nous rappellent que nous avons détourné ces fruits de leurs fins. Nous avons transformé un don qui a une finalité universelle en un privilège de peu de personnes. Nous avons fait de ces fruits de la terre – don pour l’humanité – des commodities de quelques-uns, en créant de cette manière l’exclusion. »

L’engagement contre la faim constitue, fait observer le pape, un test du degré d’humanité: Un peuple joue son avenir dans sa capacité à répondre à la faim et à la soif de ses frères. Dans cette capacité de secourir celui qui a faim et celui qui a soif, nous pouvons prendre le pouls de notre humanité. Voilà pourquoi, je souhaite que la lutte pour éradiquer la faim et la soif de nos frères et avec nos frères continue de nous interpeller, afin que nous cherchions avec un esprit créatif des solutions de changement et de transformation. »

Voici le discours du pape François dans la traduction officielle, en attente de la transcription des passages improvisés (notamment le passage sur le rêve).

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