C’était il y a quatre ans, le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud devenait indépendant, après des années de guerre avec le Nord. Mais depuis deux ans et demi, une guerre civile fait rage dans la nation la plus jeune du monde.
Ce conflit oppose le président Salva Kiir à son ancien vice-président, Riek Machar. Leur rivalité politique a rapidement dégénéré en un conflit ethnique marqué par une scission de l’armée et des massacres entre les deux ethnies.
Les civils sont gravement touchés par ces affrontements, malgré des cessez-le-feu et des pourparlers entre les deux camps. Femmes et fillettes victimes de viols collectifs, garçons émasculés, armées d’enfants soldats : les atrocités se sont multipliées dans le pays, où certaines régions sont désormais au bord de la famine. Près de 4,6 millions de personnes sont menacées par la famine, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, à Genève.
Pour Marc Devergne, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de la Corne de l’Afrique, l’indépendance est un échec et un échec prévisible.