par Jean-Robert Gauthier

Cher ami, lorsque je me suis procuré un exemplaire de ton livre en jullet dernier, je t’ai promis de te faire part de mes commentaires. Cela m’a pris trois mois à venir à bout de cette étonnante synthèse qui cherche à réconcilier la science et la foi. Je t’avoue bien franchement que cette lecture m’a coûté beaucoup d’énergie étant donné l’objecif très ambitieux que tu t’es fixé. Je crois que ce livre est celui, dans ma vie, qui m’a exigé le plus d’effort mais ces efforts ont été généreusement récompensés. Ma vue sur le monde et son histoire a profondément changé.

Quel visionnaire tu es! Cette synthèse entre la science et la foi va petit à petit modifier la façon de percevoir les grands enjeux non seulement de notre planète mais de la création toute entière. Compte tenu des préjugés qu’entretiennent les uns envers les autres plusieurs croyants et scientifiques, il fallait tout d’abord déblayer un chemin de rencontre. Cela, tu l’as fait en t’en tenant strictemement à l’approche et au vocabulaire philosophiques. Aussi, la technique du dialogue avec Christian d’abord, puis avec Albert, fut très utile au point de vue pédagogique.

J’ai trouvé la métaphore de la vigne grimpant sur le rocher à la recherche de la lumière très utile pour distinguer la vie et la matière. La maison à quatre étages fut une belle trouvaille pour présenter l’étape des unicellulaires, des pluricellulaires, de l’émergence de la conscience puis, l’objectif de l’évolution comme telle, la conscience unifiée. J’ai beaucoup aimé l’importance accordée à la grossesse comme point de départ de la vie plutôt que de tout faire commencer à la naissance. Admirable aussi d’avoir placé la croix du Christ comme porte d’entrée du quatrième étage. Tout cela est bien conforme à la doctrine chrétienne et aux intuitions des mystiques. Je t’avoue que plusieurs de tes audacieuses interprétations exégétiques m’ont tout d’abord étonné, puis éclairé.

Je partage tout à fait ton point de vue sur la situation actuelle de l’humanité, qui doit choisir entre le matérialisme et la spiritualité. Il en va non seulement du salut individuel mais de la réussite du plan de Dieu. Voilà une des forces de ta vision. Tu places l’action de l’Esprit Saint dans chacune de nos vie dans un contexte beaucoup plus vaste. Chacun de nous contribue à sa façon au salut du monde. Cela explique l’utilité, voire la nécessité, de l’initiative des Chrétiens du 3e millénaire. Jai compris cela en lisant les dernières pages de ton livre.

Enfin, je fais miens tous les commentaires du père Benoît Lacroix dans son admirable introduction. C’est un grand honneur pour moi de compter un courageux visionnaire et un ardent apôtre comme toi, Paul, parmi mes amis.

Jean-Robert Gauthier