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Salué par la presse, mais accueilli fraîchement par de nombreux pères synodaux, fallait-il publier le document de synthèse des travaux de la première semaine du synode ? La Relatio post disceptationem est un miroir déformant des travaux de l’assemblée extraordinaire du synode sur la famille et un texte dangereux. C’est ce qu’ont affirmé un grand nombre de Pères synodaux, dans le débat animé voire passionné qui a suivi la lecture de ce texte par le cardinal Erdö, lundi matin 13 octobre, dans la salle du synode (Rappelons que cette Relatio est une synthèse des travaux de la première semaine du synode et qu’il doit servir de base au travail par petits groupes de la deuxième semaine).

 

PhotoSabrina Fusco / ALETEIA

Photo Sabrina Fusco / ALETEIA

Les paroles fortes de certains Pères
Selon le bureau de presse du Vatican, 41 intervenants, en majorité des cardinaux, sont montés au créneau, pour dénoncer, qui « une capitulation de l’Église devant la gouvernance mondiale », qui « un texte poétique mais qui n’apporte rien », qui encore « un texte manquant de prudence » comportant des « passages irresponsables et « contraires à la doctrine de l’Église ». Sans compter tout ceux qui, parait-il voulaient s’exprimer dans ce sens mais qui n’ont pu le faire, faute de temps. Un Père en a même appelé, parait-il, à la gouvernance du Pape ! D’autres ont simplement souligné « le flou de langage, susceptible d’engendrer des confusions » Depuis, le texte a déjà fait couler beaucoup d’encre dans les médias, les uns saluant l’arrivée d’une révolution tant attendue, les autres criant au feu. Au point que d’aucuns, même parmi les journalistes, se sont demandés : fallait-il le publier ? Ce à quoi les porte-paroles du Saint-Siège ont répondu : cela s’est toujours fait.

La majorité silencieuse ne s’y retrouve pas
Vingt-quatre heures après le séisme, une chose parait acquise : La Relatio post disceptationem du synode extraordinaire sur la famille ne reflète pas le visage de l’Assemblée synodale dans son ensemble, et mal le contenu des interventions. Un exemple ? Toujours selon le bureau de presse, on y retrouve en bonne place la suggestion isolée de tel intervenant, comme si il y avait une convergence sur ce thème. Mais surtout, une majorité – silencieuse –  de Pères ne se retrouve pas dans la place importante donnée dans ce document aux questions sensibles telles que la communion aux divorcés remariés (45 interventions seulement sur 184 durant les congrégations générales de la première semaine) ou l’accueil des personnes homosexuelles. Les Églises africaines (dont les représentants sont très nombreux, il n’y a qu’à « faire une sortie de synode » pour s’en convaincre !) sont confrontées à bien d’autres problématiques. Ne parlons pas des Églises des pays en guerre du Moyen Orient. Seul point de convergence : le texte porte le désir de tous d’une Église à l’écoute et accueillante. Mais pour une majorité d’intervenants, il est plus utile – et même urgent – de dire qu’il est possible aujourd’hui, de vivre l’Évangile de la famille et d’en montrer la beauté. Les discussions en cours dans les petits groupes – plus apaisées paraît-il – vont dans ce sens, et débouchent déjà sur un grand nombre de modifications à apporter à la Relatio contestée. Dans ces groupes, les laïcs seraient en bonne place pour défendre les valeurs promues par l’Église.

Attendre l’exhortation apostolique post synodale
A l’adresse de ceux qui focalisent sur ce mini-séisme, les porte-paroles du synode ont appelé, ce mardi 14 octobre 2014, à relativiser : La Relatio Post Disceptationem n’est qu’un outil de travail, tout comme la relatio sinodi qui sera publiée samedi, et d’une façon générale, tous les textes de ce synode, qui a un pouvoir de réflexion et de proposition, et non de décision. Le seul texte qui fera autorité, c’est l’exhortation apostolique que le Pape écrira au terme de ce chemin synodal. Et il faudra attendre encore un peu pour l’avoir en main.

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