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Oliver Maksan, AED International
Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

L’Œuvre internationale catholique de bienfaisance Aide à l’Église en Détresse (AED) accorde 516 000 $ d’aide d’urgence pour la Syrie. Cela permettra de soutenir à nouveau des projets pastoraux et humanitaires dans ce pays frappé par une guerre sanglante depuis plus de trois ans. L’aide se concentrera sur le soutien à la population en détresse des différentes parties du pays.

Alep-christOn compte aussi parmi les projets soutenus un établissement d’assistance, situé dans l’ancienne mégapole d’Alep, âprement disputée depuis des années. « Alep vit sous la menace d’une mort lente », déclare Sœur Annie Demerjian, de la communauté des Sœurs de Jésus et Marie, à l’AED. L’organisme de bienfaisance a déjà aidé deux fois Sœur Annie. L’aide actuelle vise à garantir un approvisionnement humanitaire à la population d’Alep soutenue par la religieuse et son équipe.

L’ancienne métropole du nord de la Syrie, où ne vivent plus désormais que quelque 500 000 personnes, souffre de l’effondrement des infrastructures ainsi que de combats continuels. L’approvisionnement en eau et en électricité est mauvais, les gens ne connaissent plus le goût de la viande ou des fruits frais, ajoute la religieuse dans son appel émouvant. La plupart des maisons ont été détruites et les gens qui ont survécu ont dû fuir. « Où trouveront-ils refuge ? Comment répareront-ils leurs maisons ? », demande Sœur Annie. La situation est aggravée par la présence de rats, serpents et autres vermines. « Si nous voulons que les chrétiens restent au Proche-Orient, alors nous devons les aider avec les moyens dont ils ont besoin pour survivre. »

Soutien pour le travail caritatif

L’AED soutient également le travail caritatif de l’Église à Homs, ville de l’ouest de la Syrie qui a fait l’objet de combats féroces pendant longtemps, ainsi que dans quelques villages des environs. Environ la moitié de la population de cette ville, autrefois peuplée de 1,6 millions d’habitants, a dû partir pour se réfugier dans d’autres parties de la ville. Environ un quart de la population a totalement quitté Homs.

Photo: AED/ACN

Photo: AED/ACN

Le Père jésuite Ziad Hilal souhaiterait y aider quelque 3 000 familles en leur fournissant des denrées alimentaires de base et des articles d’hygiène : de la lessive, du savon et des serviettes doivent, entre autres, être distribués à environ 15 à 18 000 personnes en détresse. Il y a également de l’équipement, tel que des couvertures et des vêtements chauds, en vue de l’hiver qui approche qui seront nécessaires. Les bénéficiaires sont des réfugiés, aussi bien que les habitants de la ville. « À Homs, le nombre de personnes dépendant d’un soutien en produits alimentaires et articles de toilette est en augmentation parce que beaucoup de gens sont au chômage et n’ont aucun revenu », explique le Père Ziad à l’AED qui souligne également que l’inflation est très élevée.

Pour éviter les tensions entre les réfugiés et la population d’origine de la ville, les secours ont été répartis entre les deux groupes. « En principe, déclare le Père Ziad, le soutien de l’Église est accordé aux nécessiteux indépendamment de leur religion, de leur sexe ou de leurs opinions politique. La majeure partie de la population chrétienne de Homs a trouvé refuge dans la région appelée « Vallée des chrétiens », autour du village de Marmarita. Grâce à l’aide de l’AED, le Père Ziad peut fournir là aussi des produits d’hygiène et des vêtements pour l’hiver à environ 10 à 12 000 personnes.

Soutien pour le travail pastoral

En plus des projets humanitaires urgents, l’AED soutient également le travail pastoral de l’Église catholique en Syrie. Grâce à cette aide, la paroisse gréco-catholique Saint-Cyrille, à Damas, peut par exemple continuer l’instruction catéchétique des enfants et des adolescents. En plus de l’achat de catéchismes, des frais de personnel et des dépenses pour les locaux, cette aide permet aussi d’offrir des cadeaux de Noël aux enfants. « Notre centre paroissial de catéchèse est plus qu’un centre religieux. C’est aussi quasiment la seule consolation pour 500 enfants », dit le Père Joseph Lajin, le curé.

Photo: AED

Photo: AED/ACN

Les enfants se rassemblent le vendredi, non seulement pour recevoir une instruction religieuse catholique, mais aussi pour trouver un peu de repos, explique le prêtre. À cet égard, l’éducation à la paix dans l’esprit de l’Évangile occupe une place centrale, comme l’explique également le prêtre. « Il n’est pas facile d’éduquer à la paix, au pardon, à l’acceptation de l’autre et à l’amour de ses ennemis, une génération qui ne voit et n’entend rien d’autre que les atrocités commises par l’État Islamique. »

Selon les données des Nations Unies, plus de 15 000 personnes ont été tuées au cours du conflit en Syrie. Plus de 10 millions de personnes dans le pays dépendent de l’aide humanitaire, plus de 6 millions de personnes sont considérées comme des déplacés internes et plus de 2 millions de syriens ont fui vers les pays voisins tels que le Liban, la Jordanie et la Turquie. Depuis le début de la guerre en mars 2011, l’AED a transmis une aide s’élevant au total à 5 millions de dollars à la population de Syrie et aux réfugiés syriens dans les pays voisins. Rien qu’en 2014, les victimes de guerre et réfugiés de Syrie ont jusqu’à présent été soutenus par des aides d’urgence d’un montant total de 1,8 millions de dollars.

 

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