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«Lorsqu’elles suivent leurs propres méthodes respectives, la religion et la science sont des éléments constitutifs de la culture… et plutôt que de s’opposer, elles sont marquées par la complémentarité.» —Jean-Paul II

Le propos de Jean-Paul II à l’Académie pontificale des sciences (4 octobre 1991), mis en exergue de cet article, fait ressortir toute l’importance de la culture pour la cohérence de la foi dans le monde d’aujourd’hui. Car en ce 3e millénaire, le chrétien est appelé à développer une vision de la réalité qui sache harmoniser science et foi, connaissances objectives et révélation biblique, raison et intuition, développement terrestre et croissance spirituelle. C’est en effet à partir de cette complémentarité qu’il pourra toucher par son témoignage l’homme moderne et que pourra survenir la «civilisation de l’amour» —selon l’expression ciselée par Paul VI pour désigner le Règne de Dieu— que les croyants, depuis plus de 2000 ans, prient le Père d’établir sur la terre. «Que ton Règne vienne… sur la terre comme au ciel!»

Depuis ma conversion en 1968, j’aspire à cette «civilisation de l’amour». J’ai pourtant compris très tôt que le changement à l’ordre social, qu’implique une société où «amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent» (Ps 84, 11-12), commence par la conversion personnelle. Le monde se transformera dans la mesure où, dans un premier temps, chaque personne se sera engagée irréversiblement dans un processus de croissance spirituelle pour être façonnée par l’amour de Dieu et du prochain. C’est à ce niveau de l’évolution des cœurs que se prépare l’avènement de la civilisation nouvelle.

Je témoigne pour ma part qu’il existe un autre aspect de la «civilisation de l’amour» auquel le Seigneur m’a sensibilisé et pour lequel Il m’a donné de m’engager, en dépit de mes nombreuses résistances à ses grâces et de mon extrême indigence. C’est le volet de la culture. À “civilisation nouvelle”, “culture nouvelle”, n’est-ce pas?

Je vois d’emblée deux bonnes raisons pour lesquelles il s’avère inévitable que les chrétiens développent et mettent en place une culture chrétienne renouvelée au cours du troisième millénaire. Une culture déduite tant des valeurs de l’Évangile que de l’exercice de la droite raison. Il s’agit d’une “nouvelle” intelligence de la réalité, en même temps ouverte à l’Esprit-Saint et attentive aux progrès des connaissances objectives dans l’humanité, notamment aux avancées scientifiques. Le but visé par cette nouvelle culture toute grande ouverte sur l’univers est d’induire dans la société un humanisme à la fois sain et saint, apte à guider l’humanité vers son accomplissement dans le Christ, conformément au projet que le Père a en vue depuis l’origine du temps et de l’espace.

Le salut personnel

La première raison découle du fait que des notions culturelles dépassées peuvent représenter des blocages dans la croissance spirituelle des personnes, aussi bien intentionnées qu’elles puissent être, de sorte que leurs démarches peuvent se heurter à des impasses, ou même se solder par des échecs. Un repli sur certaines conceptions issues d’un passé révolu peuvent empêcher l’ajustement des consciences à un monde en évolution, pour ne pas dire en ébullition.

C’est pourquoi les “petits” du Royaume ne peuvent faire l’économie d’une solide formation humaine, syntonisée à une humanité en recherche de progrès et d’épanouissement. Pour porter un fruit abondant, les semences de l’Évangile doivent tomber en eux sur une terre labourée par les grandes questions existentielles, terre assoiffée de justice, de vérité et d’amour, terre travaillée par l’espérance du salut du monde tout entier, et non uniquement des personnes individuelles. Dans les évangiles, cette notion de salut global réfère à la dimension sociale de l’humanité, sollicitée aussi bien par les valeurs vitales et lumineuses de la marche vers la perfection qu’entraînée sur la voie de la régression par les tendances morbides de la nature humaine.

L’évangile de Jean fait particulièrement ressortir le double sens que la notion de «monde» évoque. D’une part, il met en garde contre l’esprit du monde, dominé par les trois convoitises. Dans le prologue de son évangile, il affirme que la lumière «est venue dans le monde mais le monde ne l’a pas reconnue» (Jn 1, 10). Il dépeint Jésus en lutte contre le monde. «Si le monde vous hait, sachez que moi, le monde m’a pris en haine avant vous» (Jn 15, 18). «J’ai vaincu le monde» (Jn 16, 38). L’apôtre Jacques est particulièrement tranché en regard de cette hostilité. «L’amitié pour le monde est inimitié contre Dieu. Qui veut donc être ami du monde se rend ennemi de Dieu» (Jc 4, 4).

D’autre part, Jean soutient que si le Fils de Dieu s’est incarné, ce n’est pas uniquement pour sauver les âmes mais pour sauver aussi notre monde humain. «Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour sauver le monde» (Jn 12, 47). «Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui» (Jn 3, 17).

Comment donc comprendre cette ambivalence? Comment peut-elle s’intégrer à notre culture humaine, sollicitée à la fois pour une recherche rationnelle de la vérité et une quête religieuse d’un Royaume divin qui donne sens à toutes les dimensions de l’existence humaine? Et quel est ce «salut» pour lequel le «monde» serait candidat?

Le salut du monde

Ces questions renvoient à la deuxième raison pour laquelle il s’avère inévitable que les chrétiens développent et mettent en œuvre une culture particulière durant le troisième millénaire. Elle tient de ce que, nous, les chrétiens, devons nous préparer (particulièrement la génération montante) à assumer, tant dans l’univers visible qu’invisible, des responsabilités déterminantes pour le devenir de l’humanité. Car dans la foulée du retour de Jésus, le Père appelle ses enfants à établir sur le roc du Christ la paix et la justice dans l’humanité en contribuant, plus que jamais auparavant, à la gérance du monde terrestre.

Je tire cette conviction entre autres de la parabole des mines en Luc (19, 11-27). Jésus l’a prononcé en chemin avec ses disciples «parce qu’il était près de Jérusalem et qu’on pensait que le Royaume de Dieu allait apparaître à l’instant». Les disciples sont dans une expectative prématurée de la résolution soudaine et instantanée de l’Histoire. Jésus leur présente un scénario marqué par des étapes et une gradualité plus réaliste.

«Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour recevoir la dignité royale et revenir ensuite.» Cet «homme de haute naissance», c’est le Christ : Fils de l’homme et Fils de Dieu. Son départ «dans un pays lointain pour recevoir la dignité royale» est une allusion à l’Ascension de Jésus au Ciel où il siège à la droite du Père pendant deux millénaires et durant lesquels il obtient le statut de Christ-Roi. Avant de partir —soit lors de la vie terrestre de Jésus—, le futur roi de la parabole confie son argent —c’est-à-dire l’Évangile— à ses serviteurs. À son retour sur sa terre natale pour établir sa royauté —le deuxième avènement du Christ— il distribue à ses serviteurs l’autorité sur le nombre de villes correspondant aux fruits qu’ils ont su tirer de l’exploitation du bien qu’il leur avait confié. «C’est bien, bon serviteur, lui dit-il, puisque tu t’es montré fidèle en très peu de choses, reçoit autorité sur dix villes.» Tandis que le serviteur qui a «eu peur» parce qu’il sait que le Roi est «un homme sévère qui prend ce que tu n’as pas mis en dépôt et moissonne ce que tu n’as pas semé», se fait enlever ce qu’il a.

Ce qui signifie que lors de son incarnation, sa première venue, le Fils de Dieu n’a pas semé son Évangile prioritairement en vue du progrès des sociétés mais pour le salut des âmes individuelles. À son retour pour établir son Règne, toutefois, il récoltera les fruits de l’évolution socioculturelle de l’humanité (soit les avancées scientifiques et technologiques, les œuvres de civilisation et de service à l’humanité), évolution en fait occasionnée secondairement par les évangélisateurs, de manière à ce que l’œuvre du monde participe à la résolution heureuse de l’Histoire.

La grande raison d’être de cette intégration du labeur humain à l’œuvre divine tient de ce que pour sauver le monde, le Christ doit assumer toutes les dimensions de la vie humaine. Saint Paul précise que c’est pour achever cette tâche du salut, commencée il y a deux mille ans, que le règne du Christ (la civilisation de l’amour) devra survenir. «Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort» (cf. 1 Co 15, 20-28). Les ennemis que le Christ doit soumettre pendant la durée de son Règne, ce sont les ennemis de l’humanité puisque, étant sans péché, aucun ennemi ne peut l’atteindre. Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort dans l’humanité puisqu’il a déjà vaincu la mort en Lui-même.

Voilà en partie la vision que le Seigneur m’a donnée depuis ma conversion et que j’ai pour mission, aussi indigne et infirme que je puisse être, de donner à mon tour au monde et à l’Église. Indéniablement, l’Esprit-Saint m’a inspiré tout au cours des 13 dernières années pour la rédaction de l’ouvrage intitulé: L’évolution, de l’Alpha à l’Oméga. J’en attribue à Dieu tout le mérite car, durant toute ma vie, rien ne m’a préparé, au plan humain, à réaliser une œuvre d’une telle ampleur dans ses perspectives. Si bien que tout ce qui s’y trouve de bon, de nouveau, de révélateur relève de l’inspiration de l’Esprit tandis que s’il s’y trouve des faiblesses ou des erreurs, elles sont de moi.

Je suis convaincu que voilà un ouvrage de base destiné à inspirer un nouvel humanisme chrétien ouvert à l’action créatrice de l’Esprit Saint. Voici comment l’ouvrage de 624 pages est présenté au verso de la couverture : «Synthèse étonnante, bouleversante ! L’évolution, de l’Alpha à l’Oméga réconcilie sans compromis le regard scientifique et la vision spirituelle. Cet ouvrage avance des solutions inédites aux problèmes de la pensée moderne et déplafonne les impasses culturelles de la civilisation occidentale. Il fait découvrir la splendeur de l’évolution biologique et humaine dans le cadre d’une pensée philosophique nouvelle et d’une foi chrétienne audacieusement réinterprétée dans l’optique du devenir de l’humanité au 3e millénaire.»

Je suis très conscient de l’énormité de ces prétentions. Aussi, je trouve pénible de devoir faire l’apologie d’une œuvre issue de ma recherche et de mon écriture. Mais que le lecteur sache que je n’ai aucun désir personnel d’être reconnu et louangé. Ce qui m’a motivé dans cette écriture et ce qui me sollicite encore, c’est la gloire de Dieu et le salut de l’humanité. Je voudrais tant que tous les humains comprennent comme j’ai compris et soit sauvé comme je suis sauvé, tout pécheur que je sois encore! Je voudrais tant que l’œuvre du Christ soit connue, aimée et glorifiée sur la terre entière.

Que ceux qui sont interpellés par cet appel s’inscrivent l’AC3M (Alliance des chrétiens du 3e millénaire) afin de participer éventuellement à la formation culturelle et spirituelle des membres et l’expansion de l’Alliance (actuellement 400 membres) sur la terre entière en préparation du retour glorieux de Jésus.

5 réponses à L’importance de la culture pour l’avènement du Règne de Dieu

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