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John Pontifex, AED Royaume-Uni/Adaptation Robert Lalonde, Canada

« La communauté internationale ne doit pas intervenir en Irak dans la lutte contre les extrémistes de l’État islamique en Irak et au Levant », estime l’archevêque de Bagdad, qui affirme que, pour les dirigeants irakiens, la priorité est de « travailler ensemble » afin de surmonter la crise.

Sleiman Dans un entretien accordé hier à l’Œuvre catholique de bienfaisance Aide à l’Eglise en Détresse (AED), Mgr Jean Sleiman a souligné que le « consensus » politique en Irak était essentiel pour vaincre l’État islamique en Irak et au Levant (ISIS) qui, la semaine dernière a réussi une série de prises de contrôle militaires des principales villes du Nord, dont Mossoul, deuxième ville du pays.

 Les départs de Bagdad : entièrement réservés

S’exprimant à partir de Bagdad, l’archevêque a décrit combien de personnes tentaient de quitter la ville, par crainte d’une attaque de l’ISIS, tandis que l’on faisait part de sa pression vers le sud en direction de la capitale. Il a indiqué qu’alors que de nombreuses routes pour sortir de la capitale étaient bloquées, les vols de départ de l’aéroport de Bagdad étaient entièrement réservés jusqu’à la fin du mois.

Mgr Sleiman, qui est devenu archevêque catholique de rite latin de Bagdad en 2001, a déclaré : « En réponse à cette crise, la communauté internationale doit penser au bien commun, et non simplement à ses propres intérêts. Elle devrait penser à la paix. » Puis, en s’élevant contre une intervention de la communauté internationale, Mgr Sleiman a ajouté : « Il faut que l’ISIS soit arrêté et que les dirigeants irakiens travaillent ensemble pour l’arrêter. C’est plus important que l’implication de la communauté internationale. »

 Trouver un consensus

Puis, l’archevêque de poursuivre : « J’espère que les dirigeants irakiens trouveront un consensus sur la façon de remédier à cette situation, ou alors elle aura une issue tragique. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. Bien sûr, l’armée résistera à l’ISIS, mais qui sait si elle sera assez forte ? Il est possible que les terroristes réussissent, mais nous ne le savons pas. »

Affirmant qu’il y avait « beaucoup de confusion » dans la capitale, il a constaté une diminution de la présence, dimanche dernier, à la messe dominicale qu’il célébrait à la cathédrale Saint-Joseph de Bagdad, près d’où il vit. L’archevêque de rite latin, dont la communauté catholique est beaucoup plus petite que celle des Chaldéens – plus grande communauté catholique d’Iraq – a ajouté : « Les gens que j’ai rencontrés après la messe étaient stressés par la situation. »

 

Il a précisé qu’avec la fermeture de toutes les routes au nord de Bagdad et la présence de postes de contrôle ainsi que d’autres obstacles sur les routes du sud, la seule option pour la population était de s’en aller par l’un des sept vols partant de la capitale tous les jours.  « Tout cela signifie qu’on ne peut quitter Bagdad que si on a assez d’argent pour payer un vol. De toute façon, tous les vols sont réservés jusqu’à la fin du mois. »

Questionné sur quant à savoir s’il envisageait de quitter la ville, l’archevêque a répondu : « Je ne sais pas si je dois rester ou partir. Je laisse ce problème à mes anges. »

Il a conclut en disant que si les gens à Bagdad avaient été « surpris » par la reprise de Mossoul par l’ISIS il y a une semaine, le scepticisme régnait dans la capitale quant à la fiabilité des rapports relatant l’avancée des djihadistes. Mgr Sleiman, un Carme originaire du Liban, a lancé un appel à prier pour l’Irak : « Nous devrions tous prier pour la paix et la solidarité pour une solution à la crise. »

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