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La réconciliation est-elle possible?

Selon les correspondants de France Presse en Centrafrique, «la réconciliation paraît presque impossible entre les chrétiens et les musulmans du pays».

Centrafrique 2La zizanie, pour ne pas dire la haine, a débuté dans les faits, alors que l’ex-Rébellion Séléka —à majorité musulmane— prenait le pouvoir, qu’elle a gardé de mars 2013 à janvier 2014, alors que le Centrafrique est composé à 80% de chrétiens.

Michel Djotodia, qui avait mis sur pieds la Séléka, devient alors le premier président musulman dans un pays dont la plus grande partie de la population est chrétienne.

De multiples exactions ont alors été commises par cette milice (Séléka) qui agissait, semble-t-il en coulisses du pouvoir. Des milices chrétiennes se sont formées (anti-balaka)  pour réagir aux violences  de la Séléka et ont semé à leur tour la terreur parmi les civils musulmans.

Le chaos s’est alors installé, faisant des milliers de morts et près de un million de personnes déplacées.

En janvier 2014, le président ancien chef de la Séléka qu’il a dissoute mais dont il ne contrôle plus les membres, est forcé de démissionner. Il est remplacé par Catherine Samba-Panza, de confession chrétienne qui devient présidente de transition. À son arrivée au pouvoir, elle a déclaré, rapporte  l’AFP : « J’hérite d’un pays au bord du gouffre avec une insécurité généralisée, l’absence de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, une catastrophe humanitaire sans précédent ».

Quelques 180 jours plus tard, la situation est restée à peu près la même, et ce, en dépit de la présence et des efforts des forces internationales qui regroupent 2000 soldats français et près de 5000 Africains de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique).

Entre autres, dans une ville du centre-nord du pays, Bouka, près de 4000 chrétiens sont terrés dans une paroisse, terrorisés par la Séléka. Près de 2000 maisons ont été brûlées; quelques 120 chrétiens ont perdu la vie et une quarantaine de musulmans ont été tués par les anti-balaka.

Dans le nord-ouest du pays, à Bangui, les musulmans (minoritaires), qu’on accuse de collusion avec la Séléka, sont visés par les milices chrétiennes anti-balaka et sont en fuite vers les pays voisins. Au début de mai, quelque 1300  musulmans cachés autour de Bangui et attaqués par les anti-balaka ont fui vers le nord, escortés par la MISCA. Sur les quelques 80 000 musulmans qui vivaient dans la capitale il n’en reste pas 10%.

Les autorités de transition et les chefs religieux ont lancé plusieurs appels au dialogue, mais la réconciliation et la cohabitation entre chrétiens et musulmans s’annonce plutôt difficile.

La force de l’Union européenne en Centrafrique est en opération depuis quelques jours mais il apparaît évident que sa tâche sera plutôt compliqué. Cette force qui a un mandat de 6 mois est chargée de sécuriser l’aéroport de Bangui et d’une couple de quartiers de la capitale.

L’ONU a donné son accord au début avril pour le déploiement d’environ 12.000 Casques bleus, selon l’AFP, mais cette force n’entrera pas en action avant septembre prochain.

 

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