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par Oliver Maksan, AED International
Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

Mgr Kyrillos William Samaan, évêque catholique copte d’Assiout, a parlé d’un tournant dans les relations œcuméniques entre les Églises coptes orthodoxe et catholique. À la suite d’une rencontre qui s’est déroulée le 10 mai 2013 à Rome entre le Patriarche copte orthodoxe Tawadros II et Sa Sainteté le Pape François, Mgr Kyrillos a déclaré dans une interview accordée à l’œuvre internationale de bienfaisance catholique l’Aide à l’Église en Détresse (AED) : « Sa Sainteté le Pape Tawadros a montré dès le début qu’il souhaitait se rapprocher des autres Églises.

 

Patriarche copte orthodoxe Tawadros.

Patriarche copte orthodoxe Tawadros.

En ce qui concerne l’œcuménisme, Tawadros est tellement différent de son prédécesseur Chenouda. »  Certes, le patriarche copte Chenouda avait effectivement voulu rendre visite en 1973 au Pape Paul VI au Vatican, comme l’explique Mgr Samaan : « Mais il a rapidement eu peur que l’œcuménisme trouble les fidèles et qu’elle n’entraîne chez ces derniers une perte de valeur quant à leur appartenance confessionnelle. C’est pourquoi il ne voulait entretenir aucune relation avec l’Église catholique locale. »

La reconnaissance du baptême catholique

Grâce au Patriarche Tawadros, Mgr Samaan s’attend à une évolution dans la question ayant trait à la reconnaissance du baptême catholique de la part de l’Église copte orthodoxe. « Le Pape Tawadros lui-même l’a dit. Le Pape Chenouda avait exigé un nouveau baptême parce que, selon lui, l’unité dans la foi était une condition indispensable pour la reconnaissance du baptême catholique. Il se référait ici à l’épître aux Éphésiens, où il est question d’un seul Seigneur, d’une seule foi, d’un seul baptême. »

 Selon l’évêque, le problème résiderait dans le fait que le synode copte serait toujours composé de nombreux partisans de Chenouda. Cependant, il y aurait aussi des évêques qui ne suivaient que par pure obéissance et non par conviction la ligne de conduite de Chenouda en ce qui a trait au nouveau baptême. « Je ne peux donc pas prévoir s’il y aura un changement quant à la ligne de conduite, mais j’ai le sentiment que la cordialité du Pape et l’ouverture d’esprit des représentants de la Curie ont positivement impressionné Tawadros et ses compagnons parmi lesquels sont aussi des élèves de Chenouda », a-t-il ajouté.

 Le rapprochement œcuménique entre les deux Églises aurait aussi été favorisé par les soucis communs auxquels catholiques et orthodoxes sont actuellement confrontés en Égypte. Mgr Samaan explique : « Lorsque la révolution s’est déclenchée il y a deux ans, il y a eu des consultations spontanées entre nous autres catholiques, les orthodoxes et les protestants. Nous voulions nous exprimer d’une seule voix. Sur le plan institutionnel, ce rapprochement s’est traduit dans le Conseil des Églises d’Égypte. »

 À la question quant à savoir si le rapprochement œcuménique pouvait buter plus tard sur le thème de la primauté du Pape, l’évêque a répondu : « Non, je ne pense pas. La question de la primauté du Pape a été discutée dans les débats théologiques menés entre catholiques et membres des antiques Églises orientales. Ce qui est déterminant, c’est la pratique reconnue au cours du premier millénaire, avant le schisme entre les Églises d’Orient et d’Occident. Dans sa lettre encyclique Ut unum sint de 1995, Bienheureux Jean-Paul II avait invité les patriarches orientaux à réfléchir sur quel pourrait être un accomplissement du ministère pétrinien qui leur semblerait acceptable. »

Une réponse à Égypte: «Un tournant œcuménique»

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