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Après un attentat meurtrier perpétré contre une église située au milieu d’un important complexe militaire, le nouveau cardinal nigérian, Son Éminence John Onaiyekan, archevêque d’Abuja a exprimé sa consternation et déclaré qu’après cet incident, on ne pouvait plus être en sécurité nulle part. 

Mgr Onaiyekan a qualifié de « particulièrement alarmante » l’explosion qui s’est déroulée le dimanche 25 novembre devant l’église protestante de St-Andrew, située dans le périmètre de l’académie militaire nigériane de Jaji, dans l’État fédéral de Kaduna. Au moins onze personnes ont trouvé la mort dans cet attentat.

Selon les indications des autorités militaires nigérianes, deux véhicules suspects, dont un bus, ont pénétré dans la caserne. Le conducteur du bus a foncé contre le mur de l’église, provoquant ainsi l’explosion du véhicule, sans toutefois faire de victimes.

« Inattendu et embarrassant » 

Alors que les gens se rassemblaient sur les lieux de l’explosion pour voir ce qui s’était passé, une deuxième explosion plus violente s’est produite, faisant onze morts et blessant une trentaine d’autres personnes. Il s’agit du troisième dimanche de suite où une église a été attaquée à Kaduna. Cette fois-ci, toutefois, le groupement islamiste Boko Haram a nié toute responsabilité.

Le prélat, qui séjourne actuellement à Rome où Sa Sainteté le Pape Benoît XVI venait de le nommer cardinal deux jours auparavant, a déclaré l’Aide à l’Église en détresse (AED) : « Une fois de plus, nous sommes témoins d’une grande tragédie, mais dans ce cas, les circonstances sont particulièrement alarmantes. »

Comme les rapports militaires ont qualifié l’incident comme étant « inattendu et embarrassant », le cardinal Onaiyekan a expliqué que cet attentat s’était déroulé au cœur de l’une des principales institutions militaires du Nigeria,  « certainement l’un des endroits les plus sûrs que l’on puisse imaginer », a-t-il poursuivi en concluant comme suit : « Il semble maintenant que ce genre d’attentat pourrait advenir partout. »

Selon le cardinal, cet incident soulève des questions fondamentales sur la sécurité au Nigeria. Comme il le supposait, il se pourrait que la sécurité ait été compromise dans cette académie militaire. Par ailleurs, il a évoqué la possibilité que les bombes aient été fabriquées dans l’enceinte militaire même et que la surveillance des personnes pénétrant dans la caserne ait été prise à la légère.

« …beaucoup d’activités mais peu de résultats » 

En cette période empreinte de doutes concernant le régime du président nigérian, Goodluck Jonathan, et de ses capacités à maîtriser les permanentes attaques terroristes dans le pays, le cardinal Onaiyekan a ajouté : «  Le gouvernement subit la pression de devoir fournir des résultats. Il y a beaucoup d’activités mais peu de résultats », et poursuivi ensuite : « Espérons que cet incident particulier sorte le gouvernement de sa torpeur et qu’il se rende compte qu’il faut faire plus que ce qui est fait actuellement. »

Le prélat a continué en disant qu’il avait téléphoné à des leaders musulmans. Une fois de retour au Nigeria, il a l’intention de rencontrer des représentants du gouvernement et de s’entretenir avec eux quant à la crise sécuritaire.

L’attentat de dimanche dernier représente le dernier incident de toute une série d’attaques contre des immeubles gouvernementaux, militaires et policiers, contre des places de marché, des églises et des mosquées.

Les chrétiens sont le plus fortement touchés. Le dimanche 28 octobre, cinq personnes ont trouvé la mort et 134 personnes ont été grièvement blessées lors de l’attaque perpétrée durant la messe contre l’église catholique Sainte-Rita à Kaduna.

En mars 2012, un porte-parole de Boko Haram a déclaré « la guerre aux chrétiens » et dit que le groupe terroriste voulait « exterminer les chrétiens dans certaines régions du pays ». Selon des rapports, Boko Haram serait responsable de la mort de 620 personnes durant la première moitié de 2012, c’est-à-dire 170 victimes de plus que durant toute l’année 2011.

Dans le cadre d’un entretien mené le mois dernier au Parlement britannique à Londres, Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos et président de la conférence catholique épiscopale du Nigeria, a affirmé : «  En tant que pasteurs, nous sommes proches du désespoir de voir ces femmes, ces enfants et ces hommes tués par les bombes. Il est extrêmement inquiétant de voir ces terroristes s’en sortir aussi facilement malgré leurs épouvantables actes criminels contre des innocents. » À plusieurs reprises, l’archevêque Kaigama et d’autres hauts représentants de l’Église ont exhorté les chrétiens et tous les autres hommes et femmes de ne pas commettre d’actes de représailles.

John Pontifex, AED Royaume-Uni – Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

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