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 Hau Sian Suan, un jeune homme du Myanmar, a entrepris avec ses camarades d’œuvrer en faveur de l’éco-justice, même dans une société où la communication peut s’avérer difficile. Hau Sian Suan aime repenser aux moments qui ont donné naissance à une nouvelle initiative dans son pays d’origine.  

Mettant en pratique ce qu’il a appris lors de la formation des Jeunes pour l’éco-justice, Hau Sian Suan a mené son propre projet sur «les changements climatiques et la gestion de l’eau» au Myanmar. © Nang Kim Mang

Après avoir accueilli un forum sur les changements climatiques à l’église baptiste de Lawibual, Hau Sian Suan se souvient s’être joint à d’autres jeunes qui plantaient 21 arbres sur sur le terrain de l’église. Voir ces arbres nouvellement plantés était quelque chose d’édifiant, mais Hau Sian Suan était encore plus impressionné de parler aux autres jeunes de l’éco-justice. «J’ai appris que les jeunes de ma région ont des idées très innovantes et intéressantes sur les changements climatiques, car ils sont confrontés quotidiennement à des problèmes qui en découlent», a-t-il indiqué.

Ce jour-là, alors qu’ils plantaient les arbres ensemble, l’enthousiasme des jeunes s’est amplifié et ils se sont promis de faire en sorte que leur groupe se maintienne pour accomplir un travail qui leur semblait très important. «Jamais de ma vie je n’oublierai cette merveilleuse journée», a affirmé Hau Sian Suan. L’année dernière, le jeune homme a participé au programme des Jeunes pour l’éco-justice, organisé conjointement par le Conseil œcuménique des Églises et la Fédération luthérienne mondiale. Quand il est revenu chez lui, il a trouvé des moyens pour mettre en pratique sa formation dans un environnement complexe.

Il vit à Tiddim, dans la partie nord de l’État de Chin, situé dans l’ouest du Myanmar. «Il est compliqué de s’y rendre et les communications sont difficiles», a-t-il expliqué. «Pour aller à Yangon, la capitale commerciale du Myanmar, il faut normalement trois jours et trois nuits de voyage et, pendant la saison des pluies, c’est encore plus long.» Après sa formation avec les Jeunes pour l’éco-justice, Hau Sian Suan était déterminé à répandre ses connaissances et son enthousiasme nouvellement acquis. «Je suis allé dans trois villages à vélo. La route est cahoteuse et en très mauvais état.»

Il a lancé un programme intitulé «Formation de sensibilisation aux changements climatiques et à la gestion de l’eau.» Sa formation ne porte pas seulement sur la justice et la théologie liée à l’éco-justice; elle informe aussi les jeunes sur les progrès technologiques récents qui permettent de réduire le recours au bois de chauffage et au charbon. «Réduire l’utilisation de ces combustibles permet aussi de diminuer les émissions de CO2», a-t-il souligné.

En outre, Hau Sian Suan se tient informé des nouveautés en matière de produits écologiques. Au moins une personne des environs produit des poêles spéciaux qui nécessitent moins de bois de chauffage pour cuisiner. Ils sont cependant encore trop chers pour la plupart des gens. Hau Sian Suan espère voir le prix de poêles baisser à mesure que la production se développera.

Motiver les jeunes: les cinq conseils de Hau Sian Suan
1. Proposer des objectifs atteignables «Au Myanmar, où le manque d’électricité signifie que les gens dépendent du bois pour cuisiner, suggérer aux gens d’arrêter de couper des arbres serait perçu comme une absurdité», indique le jeune homme. «Les gens sont plus réceptifs si on leur dit d’utiliser le bois le plus efficacement possible et de ne pas le gaspiller», ajoute-t-il.
2. Instaurer une théologie du «souci de la création» Pour contribuer à l’éducation des jeunes autour de lui, Hau Sian Suan a fondé ses efforts sur une théologie où le salut lui-même est le souci de la création. «J’ai mis l’accent sur cet aspect de la théologie pour les aider à comprendre le concept d’éco-justice.»
3. Intégrer les jeunes dans la communauté «Nous consacrons un jour par mois à une « journée de travail »», explique Hau Sian Suan. «Nous ramassons les déchets plastiques le long des rues. Nous nettoyons les caniveaux.»
4. Mettre l’accent sur les questions qui affectent le quotidien «Nous subissons les changements climatiques parce que les précipitations sont trop importantes, ce qui détruit les rues en de nombreux endroits», raconte Hau Sian Suan. «Par ailleurs, nous manquons d’eau potable et d’électricité d’origine hydraulique.» Le jeune homme insiste sur ces questions parce que, selon lui, «elles se manifestent dans notre quotidien.»
5. Transmettre l’espérance Des poêles spéciaux consommant moins de bois aux jardins biologiques, Hau Sian Suan et d’autres jeunes au Myanmar se renseignent sur les nouveautés en matière de produits et de pratiques qui permettent d’édifier une économie «verte» au niveau de la base.

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