Cyprien Viet – Cité du Vatican
Au terme de la prière de l’angélus, ce dimanche, le Pape François a annoncé la convocation, le vendredi 23 février, d’une journée de prière et de jeûne pour la paix. «Devant la poursuite tragique de situations de conflit dans différentes parties du monde, j’invite tous les fidèles à une Journée spéciale de prière et de jeûne pour le paix le 23 février prochain, vendredi de la Première semaine du Carême», a annoncé le Pape François à la fenêtre du Palais apostolique. Le Saint-Père a précisé que cette journée serait offerte «en particulier pour les populations de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud», deux nations africaines marquées par des situations de conflit dans lesquelles l’Église catholique est particulièrement exposée.
En RDC, depuis le 31 décembre dernier, les manifestations de laïcs catholiques contre le maintien au pouvoir du président sortant Joseph Kabila, dont le mandat constitutionnel est arrivé à échéance en décembre 2016, ont suscité une répression violente qui a fait plusieurs morts. Au Soudan du Sud, la guerre civile en cours depuis 2013 a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.
Faute de pouvoir se rendre physiquement au chevet des populations, le Pape avait déjà participé le 23 novembre dernier à une célébration de prière à la basilique Saint-Pierre à l’intention de ces deux pays. Cette nouvelle initiative du 23 février rappelle aussi la Journée de prière pour la Syrie organisée en septembre 2013, alors qu’une offensive franco-américaine sur Damas semblait imminente, mais fut finalement annulée.
Un appel œcuménique et interreligieux
«Comme dans d’autres occasions similaires, j’invite aussi les frères et les sœurs non catholiques et non chrétiens à s’associer à cette initiative», a expliqué le Pape, rappelant que «notre Père céleste écoute toujours ses enfants qui crient vers Lui dans la douleur et dans l’angoisse», il «guérit ceux qui ont le cœur brisé et il panse leurs blessures», a répété François en citant le Psaume 147.
Le Pape a donc lancé un appel pressant pour que chacun écoute ce cri et se demande, dans sa propre conscience, devant Dieu : «Qu’est-ce que je peux faire, moi, pour la paix ?» Il faut prier mais aussi dire concrètement non à la violence, «parce que les victoires obtenues avec la violence sont de fausses victoires, alors que travailler pour la paix fait du bien à tout le monde !», a martelé le Pape.