Nouvel assassinat d’un prêtre au Mexique. Le Père Felipe Carrillo Altamirano, de la Prélature de Jesús María del Nayar, située sur la côte Pacifique, à l’ouest du pays a été tué ce dimanche quelques heures après avoir célébré la messe dans la commune voisine de Cofradia, rattachée à sa paroisse. La conférence des évêques mexicains, présidée par l’archevêque de Guadalajara, le cardinal Francisco Robles Ortega, a immédiatement déploré «qu’un prêtre catholique ait de nouveau été la cible de la criminalité».

Obsèques d’un prêtre assassiné en septembre 2016. – REUTERS

«Alors qu’il conduisait son véhicule, accompagné de plusieurs personnes, des individus armés ont surgi au bord de la route avec l’intention manifeste de l’attaquer» indique le frère Pablo Mejía Ramírez, vice-chancelier de la prélature de Nayar. «Le père Felipe est le seul à avoir été tué dans l’assaut et plusieurs passagers ont été blessés».

Le Père Felipe Carrillo Altamirano, qui était âgé de 53 ans, est le deuxième prêtre tué depuis le début de l’année, après le meurtre en janvier dernier du père Joaquìn Hernàndez Sifuentes, du diocèse de Saltillo. Quatre jours après sa disparition, son corps avait été retrouvé dans l’État de Coahuila, au nord du pays, près de la frontière avec les États-Unis.

Selon un bilan établi fin septembre par le centre multimédia catholique, qui dépend de la Conférence épiscopale mexicaine,15 prêtres, un séminariste et un sacristain ont été tués depuis 2012. Le Mexique est le pays «le plus dangereux d’Amérique latine pour les prêtres», observe le CCM. Il s’agit parfois de prêtres impliqués dans la défense des Droits de l’homme ou qui dénoncent la corruption des autorités et défendent la paix : ils sont visés pour des raisons politiques. Mais le plus souvent, ces assassinats de prêtres sont le fait de truands locaux.

Lors de son voyage au Mexique en février 2016, le pape François avait exhorté les prêtres et religieux à ne pas succomber à «la résignation» face à la violence, la corruption et le trafic de drogue.