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Les Kurdes et leurs alliés mènent une offensive difficile contre Raqqa, en Syrie. Ils viennent de perdre l’un de leurs volontaires internationaux.
Les Kurdes à l’offensive sur Raqqa
Alors que les offensives précédentes menées sur la capitale de Daesh en Syrie ont rapidement avorté, celle-ci, qui a débuté au mois de décembre 2016, a de bonnes chances d’aboutir. Benjamin Blanchard, cofondateur de SOS chrétiens d’Orient, résidant actuellement en Syrie, commente : « Le 6 novembre, les médias occidentaux relayaient l’annonce d’une offensive qui me laissait dubitatif… Mais cette fois, tout est différent ! »
L’annonce de novembre concernait les forces des Forces démocratiques syriennes, soutenue par la coalition internationale. Elles attaquaient par le nord, débutant à 50 kilomètres de Raqqa, dans un terrain difficile, parfois marécageux. Les forces engagées manquaient d’allant, et deux mois après, l’opération qu’elles menaient, ne leur avait pas permis de progresser loin de leur point de départ. Cette fois les choses sont différentes, car l’offensive, lancée au mois de décembre, a emporté des positions jusqu’à 30 kilomètres à l’ouest de Raqqa.
Raqqa, point faible de l’EI
Palmyre est tombée pour la deuxième fois aux mains de Daesh au mois de décembre. Profitant de ce que les forces russes et syriennes étaient concentrées sur Alep, les jihadistes ont pratiqué cette attaque qui leur permet de remettre la main sur les puits de pétrole et de gaz de Djazal et de Chaer, dans la périphérie est de Palmyre. Outre cet objectif économique, la reprise de Palmyre pourrait disperser les forces de l’Armée arabe syrienne, contrainte de se redéployer au moins en partie vers le sud au lieu de se concentrer sur Raqqa.
La prise de Raqqa pourrait s’avérer bien plus rapide que celle de Mossoul, la capitale de Daesh en Irak. En raison de son tissu urbain d’abord : Raqqa est une ville de 200 000 habitants, alors que Mossoul en comptait deux millions avant la guerre. Ensuite, les habitants de Raqqa sont plus loyalistes que ceux de Mossoul. La population de Mossoul, majoritairement sunnite, montrait une grande défiance à l’égard de l’administration dominée par les chiites, avant même le début du conflit. À l’inverse, l’EI s’est imposé par la force à Raqqa, et la présence de dissidents comme les animateurs du site d’informations clandestin Raqqa is being slaughtered silently démontre qu’elle n’a pas l’appui de ses « sujets ». D’autant plus qu’une famine menace les civils restés dans la ville et ses environs. La ville de Raqqa, actuellement sous la neige, souffre de l’avancée des forces de la coalition, à laquelle s’ajoute une série de mauvaises récoltes. Enfin, Daesh refuse toute aide humanitaire étrangère, et la faim pourrait achever de lever la population contre le régime d’Abou Bakr Al Baghdadi.