Près de 220’000 morts, quelque dix millions de réfugiés et de déplacés – un record mondial inégalé depuis vingt ans – et douze millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire. Le bilan de quatre années de conflit en Syrie est dramatique.

Une famille syrienne attend à la frontière avec la Turquie, pour fuir son pays, en septembre dernier (photo: EPA)

Face à ce que l’ONU qualifie de crise humanitaire la plus grave de notre temps, une organisation catholique canadienne, Développement et Paix, membre de la Conférence épiscopale, a lancé une pétition en ligne pour demander au gouvernement canadien de faire des efforts supplémentaires pour assurer la sécurité et les besoins de la population civile syrienne et pour parvenir à une solution diplomatique du conflit.

Ryan Warms, directeur de la communication au sein de l’organisation catholique canadienne et interrogé par Anne-Sophie Saint-Martin, a expliqué sur Radio-Vatican que la priorité est de mettre fin à la livraison des armes

Développement et Paix rappelle que la crise syrienne a des répercussions sociales et économiques sans précédent dans toute la région, notamment au Liban, en Turquie et en Jordanie. Elle mine la stabilité de ces pays, aggrave leur vulnérabilité et exerce une énorme pression sur les services sociaux de base dont les ressources sont déjà fort limitées. D’où l’appel lancé au gouvernement canadien, car « on ne peut pas rester les bras croisés ».

Organisme officiel de solidarité internationale de l’Église catholique au Canada, Développement et Paix a contribué, avec plus de 13 millions de dollars, à des projets en Syrie, incluant des fonds du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Depuis 2012, en collaboration avec le réseau des Caritas et avec le Service jésuite des Réfugiés, ces projets ont permis de venir directement en aide à 80’000 familles.

À l’ouverture de la troisième conférence annuelle des donateurs pour la Syrie, mardi, le secrétaire général de l’ONU a indiqué que quatre Syriens sur cinq vivent dans la pauvreté, la misère et les privations. Ban Ki-moon a ajouté que près de la moitié des hommes, femmes et enfants avaient été contraint de fuir leurs foyers. Les Nations Unies réclament un effort sans précédent aux 78 pays réunis à Koweït. Elles entendent lever la somme record de 8,4 milliards de dollars en un an.