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Il n’est pas facile de résumer en quelques phrases le contenu de 624 pages d’un ouvrage. L’évolution de l’Alpha à l’Oméga est le fruit d’un travail quotidien d’écriture, 2 heures par jour au minimum, pendant treize ans. Après cette présentation, je lirai un extrait de l’introduction et de l’épilogue, histoire de vous allécher un peu et de vous intriguer assez pour vous stimuler à prendre connaissance de ce qu’il y a entre les deux, entre le début et la fin du volume.

Le titre en dit déjà beaucoup. Il suffira d’en passer les termes en revue pour évoquer le contenu. D’abord, l’évolution.

Le concept de l’évolution révolutionne notre perception spontanée de la réalité. Nous regardons le monde comme s’il était fini, achevé, statique, figé dans le même état depuis qu’il a commencé à exister. La réalité est tout autre. Il n’y a rien de stable dans tout l’univers. Prenez cette table. Elle donne toute l’apparence d’être immobile. Et pourtant, si je prenais assez de recul pour l’observer au niveau planétaire, je pourrais constater qu’elle poursuit un périple illimité. Celui de la terre qui tourne sur son axe à 1600 kilomètres à l’heure. Si je reculais encore pour l’observer à l’échelle du système solaire, je pourrais constater qu’elle voyage autour du soleil à la vitesse de 30 kilomètres à la seconde. Un nouveau recul et je verrais notre soleil l’entraîner dans sa course vertigineuse autour du centre de la Voie lactée, qui l’emporterait autour du centre gravitationnel de notre groupe immédiat de galaxies, elles-mêmes propulsées vers des confins inimaginables d’un cosmos en expansion constante. Cette table donne le vertige ! Elle voyage beaucoup même si elle donne l’impression de la stabilité. En fait, elle ne reste jamais en place comme d’ailleurs tout ce qui existe dans la réalité extérieure. Tout bouge, tout est mouvement. Nos corps eux-mêmes sont emportés dans ce ballet incessant. Tout ce qui existe est transitoire, rien n’est stable, tout ce qui existe  passe nécessairement et inévitablement d’un état à un autre. Avant d’être roc, la matière était molécule, avant d’être molécule, elle était atome, avant d’être atome elle était particule. Depuis le «big bang» qui a marqué l’irruption de l’univers dans la réalité, le cosmos est en expansion constante et la matière se transforme continuellement depuis cette poussée initiale.

L'évolution, de l'Alpha à l'OmégaSur notre planète, les structures vivantes n’échappent pas à l’inévitable mouvance perpétuelle de la réalité. Tout ce qui est vivant doit croître et se multiplier d’une manière ou d’une autre. Les espèces se transforment et donnent naissance à de nouvelles espèces. Nous appelons cela l’évolution. Plus encore que la transformation des espèces, ce qui étonne de l’évolution, c’est la croissance exponentielle et complémentaire des organismes dans toutes les directions, le développement prodigieux de la biosphère dans tous les milieux, même les plus hostiles. À partir des infimes balbutiements microscopiques des unicellulaires il y quatre milliards d’années jusqu’à ce jour, l’évolution de la vie n’a pas que multiplié les espèces jusqu’à remplir notre planète entière d’un inconcevable grouillement de vie. Elle les a propulsées vers plus  de puissance, plus de contrôle sur l’environnement, vers une qualité vitale de plus en plus élevée afin de les amener à une jouissance plus intense de l’existence. En prenant du recul pour observer la biosphère des débuts jusqu’à ce jour, nous pouvons apercevoir une montée qualitative des espèces qui s’est manifestée dans le règne animal sous l’angle d’un élargissement et d’une intensification croissante de la conscience. L’homme est issu de cette montée des espèces vers une conscience de plus en plus large et de plus en plus apte à saisir divers niveaux de la réalité.

Donc, nous vivons dans un univers en évolution et non dans un monde statique. Ce constat a des conséquences. Pas seulement sur notre culture, sur nos croyances aussi. Notamment, sur notre conception de la création. Le concept de l’évolution renverse la notion d’un monde créé à l’origine par celle d’un univers qui est en train d’être créé. Il se déploie dans l’espace et le temps comme une fleur qui s’ouvre graduellement et se prépare à donner son fruit. La création, c’est ici et maintenant. Dieu n’a pas fait surgir l’univers de rien à l’origine pour ensuite l’abandonner à ses propres forces afin qu’il se développe de lui-même. Il le fait surgir de rien et le maintien dans l’existence à tous les instants de son parcours dans l’espace et le temps, ceux du passé comme ceux présents et ceux à venir. Ce qui fait que l’instant présent, celui que nous vivons, est une tranche de l’unique acte créateur qui part du «big bang» et englobe tout ce qui existe et existera dans l’avenir. Contrairement à l’interprétation littérale du premier récit de la création de la Genèse, Dieu n’a pas achevé sa création le sixième jour pour se reposer le septième jour. Sa création n’est pas terminée. Ce que Jésus a laissé implicitement entendre aux Pharisiens qui lui reprochaient d’avoir opéré une guérison le jour du sabbat: «Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent et j’œuvre moi aussi» (Jn 5, 17).

De plus, Dieu n’a pas créé l’univers par une série d’actes successifs. Dieu est unique et il découle de sa perfection éternelle qu’il crée l’univers en un seul acte. Dans l’éternité divine, cet acte créateur unique englobe toutes les réalités qui s’étalent dans l’espace et le temps, du commencement à la fin. Conséquemment, nous vivons à l’intérieur de l’acte par lequel l’univers est maintenu dans l’existence et se transforme sous la poussée du Créateur. Ce constat s’applique à notre existence personnelle. Nous n’avons pas été créés lors de notre conception et encore moins lors de notre naissance. Nous vivons tous dans l’acte d’être créés «à l’image et à la ressemblance de Dieu». Nous sommes encore inachevés. C’est pourquoi nous évoluons. Par rapport à l’ensemble de la réalité, nous sommes donc chacun un infime instant, une séquence ponctuelle d’une création que Dieu a fait surgir de rien par un unique acte de sa volonté.

Passons maintenant à la deuxième partie du titre : De l’Alpha à l’Oméga. L’expression utilise la première et la dernière lettre de l’alphabet grec pour signifier le commencement et la fin. Si on l’adaptait à notre alphabet, on pourrait titrer L’évolution de A à Z. Mais le sens en serait appauvri. Car l’utilisation de l’expression grecque réfère à l’Apocalypse de saint Jean où Jésus déclare : «Je suis l’Alpha et l’Oméga» à trois reprises. La troisième fois, il précise : «Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin» (Ap 22, 13). Remarquons qu’il ne dit pas Je suis au commencement et à la fin mais bien je suis le principe lui-même et la fin elle-même. Alors, le titre L’évolution de l’Alpha à l’Oméga laisse donc entendre que la réalité constitue un parcours qui a Dieu au départ et Dieu à l’aboutissement. Bien que ce périple ne soit pas encore bouclé pour nous les humains d’aujourd’hui, nous pouvons en observer les étapes au passé sous la forme de l’évolution biologique et humaine. Nous pouvons même en extrapoler la destination à venir.

Ce qui amène la question de savoir si l’homme serait le terme, le but visé par la poussée évolutive? Y a-t-il un au-delà de l’homme moderne? Dans le passé archéologique, il y a eu l’australopithèque, homo habilis, homo erectus, homo neanderthalensis, puis arrive notre espèce homo sapiens. Y aurait-il une nouvelle espèce à venir dans la chaîne de l’évolution? L’émergence d’homo sapiens il y a environ 200 000 ans aurait-il mis un cran d’arrêt à la force évolutive? Un regard sur la préhistoire et sur l’histoire permet de constater que l’humanité a changé dans le passé, ne serait-ce qu’au niveau du comportement. Pouvons-nous prétendre que parvenue à nous, l’espèce humaine a fini de changer, de s’améliorer? Un regard sur la réalité oblige à reconnaître que l’homme actuel est un être transitoire comme tout ce qui l’entoure. Il évolue. Veut, veut pas, il est lancé sur la route du plus vivre et mieux être. Toute la question est de savoir où il va en fait. Qu’est-ce qu’il devient?

Les scientifiques, qui sont très volubiles sur l’évolution animale, ne peuvent rien dire de cohérent sur le devenir de l’homme. Comme si l’évolution avait produit l’espèce humaine par hasard, de sorte que l’humanité détiendrait désormais la capacité de se prendre en main et d’évoluer à sa guise. Si bien que les sciences positives, selon certains scientifiques apprenti-sorciers alimentés par les idées délirantes de la science-fiction, devraient désormais prendre le contrôle du dynamisme vital pour parvenir, par des manipulations génétiques par exemple, à produire un surhomme tout puissant, invulnérable et immortel. On peut pressentir les monstres que les manipulations génétiques, peu soucieuses d’éthique, pourront produire.

Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. L’évolution relève d’une structure inaliénable de la réalité vivante que l’homme ne pourra jamais harnacher et contrôler. Nous demeurerons toujours des sujets de l’évolution et non des acteurs, non des causes de l’évolution. Seule l’énergie évolutive qui est parvenue à former l’organisme rationnel et libre que nous sommes peut dépasser les qualités spécifiques de notre genre humain.

Une chose remarquable à observer. L’évolution de l’être humain ne dépend plus, ou très peu, du jeu des caractères génétiques. Car en accédant à la connaissance rationnelle qui lui permet de déterminer son orientation et à la liberté qui en découle, l’être humain peut consentir ou non aux transformations évolutives. C’est pourquoi, parvenue à l’humanité, l’évolution biologique prend une tangente spirituelle. À cause de la liberté, la route du dépassement évolutif de l’homme actuel passe donc par la dimension morale des personnes. La vie spirituelle en est la clef.

C’est pourquoi je peux d’ores et déjà affirmer que homo sapiens est dépassé par une créature nouvelle, en formation au milieu de l’humanité actuelle. Cette créature nouvelle, je lui donne un nom, non pas dans mon livre mais ici et maintenant : homo humilis. L’homme humble, c’est lui la créature nouvelle et à venir de l’évolution. Il en est aussi le terme parce qu’il est parvenu à saisir l’Objet poursuivi par tout le déploiement évolutif de l’univers, soit l’immortalité corporelle. Lors de sa résurrection, Jésus, qui s’est lui-même attribué le titre de Fils de l’homme, titre que nous pouvons interpréter comme signifiant «Celui qui succède à l’être humain», a été le premier à atteindre cette fine pointe de l’évolution, celle d’un homme purifié, greffé à la vie divine dans un corps immortel. Saint Paul soutient qu’il est la Tête d’un immense Corps en formation dans l’invisible auquel participent ceux qui se greffent à Lui par la foi et l’accompagnent sur la voie du dépassement et de la divinisation de l’humain.

Nous sommes donc concernés personnellement par l’évolution. Est-ce que nous évoluons? Nous sommes interpellés dans chacun notre liberté. Notre évolution a une double dimension. Celle de la culture qui nous fait progresser dans l’intelligence de la réalité universelle et celle de la spiritualité qui nous guide à la rencontre du divin. Nous sommes en devenir d’être divinisés. L’évolution ne s’arrêtera pas tant qu’elle n’aura pas atteint la perfection… Cette perfection n’est rien de moins que l’immortalité. Le corps immortel, ce n’est pas une utopie scientifique mais bien une promesse faite par le Créateur à l’humanité, le projet conclusif d’une évolution biologique et humaine guidée par l’Esprit divin.

Sur la bande annonce de la couverture de mon ouvrage, j’ai ajouté un élément complémentaire au titre : Pour une civilisation nouvelle. C’est que nous sommes concernés socialement aussi par le projet divin, cette réalité actuelle et à venir. Ici, nous devons poser la question de savoir où va l’humanité actuelle, où va notre monde? Est-il en quête d’une vie plus haute, plus intense? N’est-il pas plutôt sollicité par l’acquisition des biens matériels au détriment de la vie spirituelle? Un regard lucide sur notre réalité à l’abordage du troisième millénaire fait constater l’engagement de nos sociétés post-chrétiennes sur une voie de déstructuration et de régression. La saturation de l’espace vital planétaire, la pollution, les conflits violents, les génocides, le terrorisme, la dégradation morale, les solutions de mort aux problèmes de la vie comme l’avortement, le suicide, l’euthanasie sont des signes de morbidité qui n’annoncent rien de bon pour le proche avenir. Il semble que nous assistions à l’écroulement catastrophique de toute forme de civilisation humaine.

Mais au milieu de la désolation de notre monde, le christianisme n’a pas dit son dernier mot. Même lorsque notre monde se sera consumé jusqu’en ses racines, il restera encore des chrétiens qui se lèveront des ruines pour construire la civilisation nouvelle à partir d’une culture fondée sur les valeurs de la vie, de la croissance humaine, de l’évolution véritable. Donc, une culture qui a pour fondation le Fils de l’homme, la voie, la vérité et la vie. Cette culture rejetée par le monde actuel tire son inspiration et sa force de l’Évangile. Ce sont les Béatitudes qui construiront enfin la «civilisation de l’amour» sur notre planète.

Donc, comprenons que si notre monde s’écroule, c’est, en définitive, pour faire place nette à la civilisation nouvelle. Comme Jésus l’a annoncé au début de son ministère il y a 2000 ans, «Convertissez-vous car le Règne de Dieu est proche». Il s’incarnera inévitablement sur les ruines de notre monde comme une fleur sublime qui pousse sur le tas de fumier de la décrépitude et de la désuétude de notre monde.

Conclusion

En conclusion, je tiens à souligner l’importance de la culture dans la croissance personnelle. Culture et spiritualité vont de pair. L’une ne va pas sans l’autre. Une vie spirituelle qui prétendrait se développer indépendamment de la culture se heurterait éventuellement à des impasses, à des blocages, à des arrêts de croissance. D’autre part, il ne suffit pas d’acquérir la connaissance intellectuelle des éléments d’une culture à la fine pointe de la recherche humaine de la vérité. Il faut encore que ces éléments s’intègrent à la personnalité pour féconder l’essor spirituel.

Par exemple, il ne suffit pas de lire ce livre superficiellement pour ouvrir l’esprit et être transformé par la vérité qu’il contient. Il faut plus que lire, il faut l’étudier. C’est pourquoi j’ai fondé avec Évelyne l’Alliance des chrétiens du 3e millénaire. J’ai apporté des dépliants. L’évolution de l’Alpha à l’Oméga sera en quelque sorte la Bible de cette Alliance, il sera un outil de formation de la nouvelle mouture de chrétiens d’aujourd’hui et de demain. Ils se réuniront en petits groupes chaque semaine pour approfondir et appliquer dans leur vie au cours d’une année les 50 chapitres de l’ouvrage. Alors si parmi vous il en est qui serait intéressé à vivre un approfondissement aussi bien de leur culture que de leur vie spirituelle, je souhaiterais former un premier groupe expérimental. Donnez-moi vos coordonnés et je vous contacterai en temps opportun.

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