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Reinhard Backes, AED International

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

La Bosnie-Herzégovine a besoin de réformes et du rapprochement avec l’Union européenne, comme le faisait remarquer Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka, dans un entretien accordé le 2 octobre à des collaborateurs de l’œuvre internationale de bienfaisance catholique Aide à l’Église en Détresse (AED).

Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka.

Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka.

Le 12 octobre, des élections se dérouleront dans les deux entités fédérées de Bosnie-Herzégovine, dans les dix cantons et à l’échelle nationale : les élections législatives décideront du nouveau parlement, tandis que les trois membres de la présidence seront désignés dans le cadre des élections présidentielles.

Selon des observateurs, la situation économique et politique de ce pays d’Europe du sud-est serait extrêmement critique. Le chômage dépasse les 50 % et presque les trois quarts des jeunes adultes ne trouvent pas de travail. L’insatisfaction de la population, composée de trois groupes ethniques – Bosniaques, Croates et Serbes – s’est énormément accrue. La majorité de la population rejette son propre pays. La corruption, le clientélisme et le népotisme sont largement répandus.

Mgr Komarica est extrêmement inquiet : « Nous vivons dans une situation absurde. La Bosnie-Herzégovine n’avance ni sur le plan politique, ni économique. Le pays est doté de plusieurs Constitutions qui se bloquent mutuellement. Le nombre de ministres est astronomiquement élevé, ce qu’aucun autre pays ne se permet. Les gens veulent une nouvelle organisation de l’État. » En raison de l’immobilisme politique, de l’absence de certitude juridique et de l’insatisfaction croissante, Mgr Komarica craint qu’il existe un risque de radicalisation de certaines parties du pays : « Il y a ici des gens qui pourraient profiter de l’instabilité. Et nous ne devons pas ignorer les nuages sombres qui pointent dans le sud-est du pays. Cette région est propice à l’épanouissement de forces destructrices et radicales venues du monde arabe, qui s’incrustent ici avec grande facilité. »

Contexte

Avant la dernière guerre des Balkans, les habitants de Bosnie-Herzégovine coexistaient pacifiquement, indépendamment de leur religion ou confession. Ce consensus fondamental a été détruit par la guerre et la violence et doit être reconstruit.

Afin de surmonter cette instabilité permanente, Mgr Komarica estime qu’une intervention plus forte de la communauté internationale ainsi que de l’Union européenne serait incontournable. Selon lui, l’Église catholique fournirait un apport positif en Bosnie-Herzégovine : « Nous avons besoin de plus de justice, de réconciliation, de volonté de coopération. Voilà pourquoi nous, les évêques, avons invité tout le monde à se rendre aux urnes, afin que leurs voix soient mises en œuvre pour le droit et la justice et que le pays ne reste pas paralysé dans cette situation catastrophique. »

L’AED soutient depuis des années les efforts de l’Église catholique en Bosnie-Herzégovine. Entre 2008 et 2013, 7,46 millions de dollars ont été employés notamment pour la reconstruction d’églises et d’institutions ecclésiastiques.

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