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…indiscutablement authentique

Un artéfact fabriqué par un faussaire? Une supercherie que la science moderne a su démasquer? Une œuvre signée par un artiste anonyme du moyen-âge? Une icône qui réconforte la foi des naïfs? Qu’en est-il aujourd’hui du Suaire de Turin? On pourra encore se convaincre qu’il n’est rien de moins qu’une relique authentique, vieille de deux millénaires, qui porte l’empreinte de la brutale passion de Jésus… et témoigne de sa résurrection.

Cette peinture du visage de Jésus a été réalisée à partir du Saint-Suaire de Turin par la NASA. Des scientifiques de l’agence spatiale américaine étaient du nombre des chercheurs de diverses disciplines qui ont conclu en 1988, à l’issu de leurs travaux d’expertise, que le Suaire demeurait une énigme que les sciences ne pouvaient expliquées (photo NASA).

Acte de foi de charbonnier? Non pas! Plutôt déduction d’un nombre im­pressionnants d’indi­ces relevés par des spécialistes de diverses disciplines scientifiques.

Les expertises dans leur ensemble, en effet, excluent catégoriquement la fabrication de l’image. Les preuves accumulées par les enquêtes scientifiques sont si probantes que si ce n’était la personne même de Jésus Christ qui est ici en cause et si c’était une autre institution que l’Église qui serait dépositaire du Linceul, on aurait depuis longtemps décrété que voilà l’objet le plus mystérieux, le plus significatif et le plus interpellant de tous les temps de l’Histoire.

Un test révélateur

Mais le test de datation par le carbone 14 effectué en 1988, pourra-t-on objecter, n’a-t-il pas démontré hors de tout doute que le drap est un faux fabriqué entre 1260 et 1390? La nouvelle que le présumé canular était irrémédiablement dénoncé par la science s’est propagée comme une traînée de poudre dans le monde entier.

Mais —signe des temps?— on a passé sous silence d’autres études scientifiques ultérieures qui infirment ce résultat. Entre autres, un article publié dans la revue spécialisée en recherches scientifiques, Thermochimica Acta, évalue l’âge du Suaire quelque part entre 1300 et 3000 ans.

À gauche, le Saint-Suaire de Turin, tel qu’il apparaît à l’observateur, et à droite, une image du supplicié que le négatif photographique a révélée pour la première fois en 1898, un phénomène unique et sans précédent qui plaide fortement en faveur de son authenticité (photo CNS/Claudio Papi, Reuters).

Raymond Rogers était sceptique au départ des recherches qu’il a effectuées sur le Linceul pendant 30 ans. Il a fait partie de l’équipe de 24 scientifiques qui l’a examiné sous toutes ses coutures, c’est le cas de le dire, pendant cinq jours, en 1978.

Le chimiste de réputation internationale ne conteste pas l’exactitude de la technique de datation par le carbone 14 (C/14) mais remarque que les bandes de tissu utilisées lors des tests «ont des propriétés chimiques complètement différentes de la partie principale de la relique». Rogers est convaincu qu’elles ont été prélevées dans un rapiéçage effectué au moyen-âge pour réparer les dégâts de l’un des incendies qui a abîmé la relique. C’est ce matériel médiéval qui est responsable de la datation invalide du Suaire, argue-t-il.

L’image de la Sainte-Face continue à inspirer la piété des chrétiens de toutes confessions et a suscité la conversion de nombreux sceptiques et incroyants.

Il révèle que les échantillons utilisés pour les tests C/14 portent des traces d’«une teinture et un vernis qui sont absents ailleurs. Ce matériel a été manipulé, il a été coloré délibérément», soutient le chimiste retraité du laboratoire national du Nouveau-Mexique, États-Unis.

Dans son étude, l’auteur de «A Chemist’s Perspective on the Shroud of Turin» a pu comparer les échantillons utilisés dans les tests de 1988 à d’autres provenant du drap funéraire. En plus de découvrir la présence de teinture, il a pu utiliser d’infimes portions du matériel pour l’analyser par des méthodes microchimiques ultrasophistiquées.

Ces tests ont révélé la présence de vanilline dans les échantillons de 1988 mais non dans les autres parties du Suaire. La vanilline est une substance que l’on retrouve dans certaines plantes textiles comme le lin. Le niveau de cette substance décroît avec le temps.

«Le fait que la vanilline ne peut être détectée dans les fibres du tissu principal du Suaire, dans les toiles de lin des manuscrits de la Mer Morte et dans d’autres très anciens textiles, indique que le Suaire est très vieux, a-t-il écrit. Une détermination de la perte cinétique de vanilline suggère que le Suaire est âgé entre 1300 ans et 3000 ans», conclut-il à ce chapitre.

L’image imprimée sur le Linceul possède, contrairement à une photographie, de l’information tridimensionnelle que les techniciens de la NASA ont décodée, grâce à un programme informatique développé lors de la conquête de l’espace.

Sous la poussée de cette expertise, des spécialistes ont réclamé que de nouveaux tests soient effectués à partir d’échantillons prélevées à proximité de l’empreinte, afin d’obtenir une date plus précise. À ce jour, le conservateur de la relique de Turin n’a pas réagi à cette demande. On peut comprendre que l’Église hésite à multiplier des tests qui détruisent une partie du Suaire.

Le périple historique

L’un des arguments invoqués contre l’authenticité est l’absence d’évidences historiques de l’existence de la relique avant l’an 1357, date de la première ostentation publique documentée, à Lirey, en Champagne, France. Depuis cette date, il n’y a pas eu d’interruption dans l’histoire du Suaire. On sait exactement où il a séjourné et les villes où il a été exposé avant de parvenir, en 1578, à sa destination actuelle dans la cathédrale de Turin, en Italie.

La reproduction tridimentionnelle de la région des yeux a révélé la présence de deux pièces d’argent frappées précisément sous le régime de Ponce Pilate, en l’an 30 de notre ère.

Avant 1357, c’est flou, historiquement parlant, bien que ce ne soit pas le noir absolu. À la Bibliothèque nationale de Budapest (détail significatif, comme on le verra, puisque cette ville était sur la route de retour des croisés de la Terre Sainte), dans un ouvrage connu sous le nom de Codex Pray qui remonte très précisément à l’an 1195, on a retrouvé une miniature représentant l’onction du corps de Jésus lors de sa mise au tombeau ainsi que l’illustration du Suaire retrouvé par les Apôtres au matin de Pâques. En 1986, le docteur Yves Cartigny a identifié sur l’illustration du Suaire des séries de marques produites par un incendie. On avait déjà identifié les dommages causés par un incendie antérieur à celui qui a eu lieu dans la nuit du 3 au 4 décembre 1532 à Chambéry. Grâce à cette découverte, on sait désormais avec certitude que cet incendie, ainsi que forcément le Suaire, est antérieur à 1195, et donc, antérieur à la date trouvée par le test du carbone 14.

En plus du Codex Pray, plusieurs documents historiques mentionnent l’existence d’un Mandylion, une image de Jésus «non faite de main d’homme», selon l’expression orthodoxe. Certains historiens formulent l’hypothèse que ce Mandylion pourrait être le Saint-Suaire plié de manière à ne faire voir que la tête de l’empreinte.

Toujours est-il que des documents historiques rapportent que ce Mandylion a été exposé à la porte de la ville d’Édesse au tout début de l’ère chrétienne pour commémorer la guérison miraculeuse du roi Abgar de la lèpre. Après son décès, à partir de l’an 57, son successeur initie une persécution contre les chrétiens. On perd alors la trace du Mandylion. On le retrouve en l’an 525, dissimulé dans un mur, lors de travaux de reconstruction après une sévère inondation de la ville.

En août 944, le Mandylion est transféré à Constantinople. Il existe une icône de Jésus datée de 1025 qui permet de croire que le Saint-Suaire en a été le modèle.
Le 12 avril 1204, les croisés prennent d’assaut Constantinople. Le Mandylion disparaît de nouveau. On peut conjecturer que c’est cette précieuse relique, sous sa nouvelle appellation de Saint-Suaire, qui a refait surface à Lirey en 1357 après avoir été un objet de vénération, pendant plus d’un siècle, lors des rituels secrets de Templiers impliqués dans la mise à sac de Constantinople.

La résurrection

On peut admettre que l’assimilation du Mandylion au Saint-Suaire n’est pas démontrée hors de tout doute et que la documentation historique l’entourant est donc peu fiable. Cependant, le Linceul détient en lui-même un grand nombre d’indices qui réduisent à rien toute incertitude historique en démontrant qu’il ne peut s’agir d’un faux et en prouvant que son origine remonte à l’époque et aux lieux géographiques où Jésus a vécu.

La présentation de ces preuves, admises par des scientifiques parmi les plus chevronnés de la planète, ne pourrait se faire dans le cadre limité de cet article. Outre l’image et les traces de sang qui témoignent d’une vérité anatomique et médicale inconnue avant l’époque moderne, le Suaire contient des pollens de plantes et des traces de fleurs qu’on ne trouve qu’en Palestine. On a également trouvé de la terre, au niveau des genoux et du nez de l’image, de composition identique au sol de la colline du Golgota, point de chute de Jésus lors du portement de la croix.

Le Suaire contient encore des inscriptions et des images d’outils, dont un marteau et un clou en usage au premier siècle. Deux pièces de monnaie recouvrent les yeux du mort, conformément à une coutume juive de l’époque. On a pu les identifier avec exactitude comme ayant été frappées sous Ponce Pilate, entre les années 30 et 35 de notre ère.

Pour le dire en bref, le Suaire, qu’on a parfois qualifié de 5e évangile, confirme avec une précision chirurgicale, les récits de la passion de Jésus rapportés par les quatre évangélistes. Certains parmi les scientifiques, qui étaient agnostiques au moment où ils entreprenaient leur recherche, sont devenus croyants et osent même suggérer que le Linceul démontre la résurrection.

C’est en effet la seule explication qu’ils peuvent trouver au fait que le corps de l’homme n’a pu être retiré du drap ni se corrompre sans laisser d’indices signalant l’une ou l’autre option. L’un de ces scientifiques avance même, en se basant sur un certain décalage —autrement inexplicable— entre la position du sang par rapport à l’anatomie des plaies, que l’image s’est formée plusieurs heures après que le sang eut imprégné le drap. Elle serait selon lui le résultat d’une radiation causée par la libération d’une intense énergie au moment même où le corps s’est “volatilisé” (lors de la résurrection) et que le drap tombait à plat sur la dalle de pierre.

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Une réponse à 1-L’énigme scientifique du Suaire de Turin

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