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Joris Bolomey, avec agences

Si «la création de la force G5 représente un signal d’espérance», selon le Père Edmond Dembele, la situation sécuritaire reste fragile dans la zone sahélo-saharienne. «La création de la force G5 représente un signal d’espérance non seulement pour le Mali mais pour toute la région sub-saharienne» estime le père Edmond Dembele, Secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali, cité par l’agence Fides. es paroles qui font écho à celles prononcées ce mercredi 13 décembre par le président français Emmanuel Macron. «Nous avons un objectif simple qui est d’avoir des victoires au premier semestre 2018» a insisté le chef de l’État français à l’issue du sommet de soutien à la force G5 Sahel, à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris. 

Des soldats maliens de la force G5 Sahel patrouillant au centre du Mali le 2 novembre 2017. (AFP or licensors)

Cette coalition, composée de soldats de cinq pays africains (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), créée en début d’année, vise à former d’ici au printemps 2018 une force de 5 000 militaires contre les groupes djihadistes. Ses besoins ont été évalués à 250 millions d’euros pour sa mise en place.

L’Union européenne et les États-Unis avaient déjà annoncé des enveloppes de 50 millions d’euros. Ils ont été rejoints mercredi dernier par deux nouveaux partenaires. L’Arabie Saoudite a annoncé une contribution à hauteur de 100 millions d’euros à cette force. Autre pays soucieux de donner une image pragmatique sur le front antiterroriste, les Émirats arabes unis ont annoncé un financement de 30 millions d’euros à cette force. Cette réunion sera complétée par un sommet le 23 février à Bruxelles afin d’augmenter le nombre de donateurs.

Situation sécuritaire fragile

Car la situation est loin d’être maîtrisée dans la zone sahélo-saharienne. «Depuis près d’un an, nous assistons à un retour de l’insécurité, surtout dans le centre du Mali, et même dans la capitale, Bamako, où des attentats ont été perpétrés» indique le Père Dembele. La décision d’établir à Bamako, au Mali, le quartier général de la nouvelle force est donc tout à fait justifiée selon le Secrétaire général de la Conférence épiscopale du pays.

«Le Mali semble constituer l’épicentre de l’insécurité régionale parce que la majeure partie des groupes terroristes est basée au Mali et agissent à partir de notre pays pour frapper le Burkina Faso et le Niger» insiste-t-il.

«Les groupes terroristes sont présents dans le nord et toujours plus dans le centre du Mali, en particulier dans la zone de Ségou et dans celle de Mopti, y compris le Pays Dogon. C’est justement dans la zone de Mopti que différentes églises catholiques ont été attaquées voici quelques semaines, raison pour laquelle nous avions lancé l’alarme en tant qu’Église».

Des groupes terroristes toujours actifs

Les groupes djihadistes, dispersés lors de l’intervention française Serval en 2013, ont retrouvé un nouveau souffle malgré la présence des 12 000 Casques bleus de la Minusma, la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali, et de la force française Barkhane, qui compte 4 000 hommes dans la région.

Multipliant les attaques meurtrières contre ces forces et l’armée malienne, ils ont étendu en 2017 leurs actions dans le centre et dans le sud du Mali, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, qui sont aussi régulièrement touchés. Huit soldats nigériens et américains ont notamment été tués début octobre au Niger, et 13 gendarmes nigériens plus tard le même mois.

«Ces groupes sont liés aux trafics illégaux – d’armes, de drogue, de cigarettes, d’êtres humains… – qui sont concentrés dans le centre du Mali. Il s’agit de trafic très rentables et les contrebandiers tout comme les djihadistes ont intérêt à semer le chaos pour empêcher à l’État de contrôler la zone pour faire appliquer la loi» dénonce le Père Dembele.

Les djihadistes ne sont que quelques centaines – entre 500 et 800, selon les estimations, citées par l’AFP – mais ils conservent une capacité à affaiblir des États extrêmement fragiles, au premier rang desquels le Mali où le processus de paix tarde à s’appliquer.

Et avec les défaites du groupe État Islamique en Syrie, «il y aura un reflux (de jihadistes) vers nous», prédit Ibrahim Boubakar Keïta, président du Mali et du G5 Sahel. D’où «l’urgence aujourd’hui à faire en sorte que les forces du G5 Sahel aboutissent rapidement à des résultats concrets», a-t-il insisté.

 

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