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Le pays a besoin d’un miracle et prie pour que la visite du Pape en octobre prochain se confirme.

Fides / OPM/Isabelle Cousturié

« Cela faisait six ans qu’un pays d’Afrique ne se précipitait pas dans une situation aussi dramatique (…) Depuis plus d’un mois, le drame de la mort provoquée par la famine fauche le Soudan du Sud et plus particulièrement les régions de l’État d’Unité », au sein de la région du Haut Nil, rapporte à l’agence Fides le père Dante Carraro, directeur de l’association italienne « Médecins avec l’Afrique CUAMM », présente dans la région depuis plus de 10 ans. Face à une situation d’urgence de plus en plus sévère dans les zones du centre sud de l’État – où des milliers de personnes continuent de mourir de faim « dans le silence », a déploré le religieux, les Nations unies interviennent « comme elles le peuvent » pour soutenir les activités du centre depuis Juba.

AFP PHOTO / JM LOPEZ

AFP PHOTO / JM LOPEZ

Les besoins d’assistance nutritionnelle et de soins sanitaires, de nourriture, de médicaments d’équipement et de personnel ne suffisent pas pour subvenir aux besoins « des mères, enfants ou familles entières » qui cherchent un refuge, de la nourriture et des soins dans les hôpitaux de Cuibet, Rumbek, Yirol et les divers centres sanitaires présents sur le territoire.

Choisir entre la mort et la fuite

« Les communications sont bloquées, les transports impossibles, semences et nourriture n’arrivent pas et maintenant, on commence à mourir de faim, poursuit Dante Carraro. D’abord les chèvres et les vaches puis les enfants et les mères de famille, les personnes âgées et enfin les jeunes et les adultes ». La population qui ne meurt pas s’enfuit : « De l’État d’Unité, les personnes fuient en direction des zones internes du pays, plus au Sud, vers l’État des Lacs ou encore hors du pays, vers l’est et l’Éthiopie ».

Ce jeudi 24 mars, le Conseil de sécurité de l’Onu s’est déclaré « profondément inquiet » de la dégradation de la situation humanitaire et de la famine dans le pays. Selon les derniers chiffres, une centaine de milliers de personnes souffrent de la famine, et 7,5 millions de Sud-Soudanais nécessitent une aide humanitaire. Ajoutés à la famine, des pillages répétés contre les missions humanitaires, des viols en série, l’enrôlement d’enfants soldats rapportés par les divers médias confirment, à ce jour, une situation des plus alarmantes.

Le Pape sur place… en octobre ?

Le pape François, qui n’a pas caché son souhait de se rendre au Soudan du Sud suite à ces « nouvelles douloureuses » si les événements le permettaient, pourrait y effectuer une brève visite en octobre prochain, selon une information de l’agence Reuters rapportée par l’Agence I.Media. « Tout dépendra de l’évolution sécuritaire d’ici au mois d’octobre. Si elle reste telle qu’elle est actuellement, il viendra », aurait confié l’évêque de Yei, dans le sud du pays, Mgr Erkolano Tombe. Pour sa part, le mois dernier, soit trois mois après la visite des trois principaux chefs religieux du pays au Vatican, le Saint-Père avait déclaré : « Nous devons voir si la situation est trop mauvaise, mais nous devons le faire (…)  parce que les chefs religieux veulent la paix et y travaillent ensemble ». Si François devait se rendre au Soudan, on sait déjà qu’il n’ira pas seul, mais en compagnie du primat de l’Église anglicane, Justin Welby.

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud, après quelques années de lutte au sommet du pouvoir, a plongé dans une guerre civile entre les partisans du président, Salva Kiir, et ceux de son vice-président Riek Machar, issus des deux principaux groupes ethniques du pays. Après sept accords de paix signés en 20 mois – tous restés lettre-morte – le Soudan du Sud est toujours le théâtre de « violents massacres et de destructions », dénoncés ponctuellement par l’Onu. Un embargo sur les armes à destinations du pays et des mesures de sanctions contre certains dirigeants, proposés par les États-Unis, sont toujours à l’étude, soutenus pour le moment par la France et le Royaume-Uni.

La venue du Pape, espèrent les chefs religieux, pourrait « aider à la pacification » d’un pays qui ne sait plus à quelle planche de salut s’accrocher.

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