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« Il suffit souvent de parler pour trouver un terrain d’entente ».

La Women’s March du 21 janvier 2017, à Washington, n’avait rien d’une réunion de grenouilles de bénitiers. Soutenue par des groupes militants LGBT et féministes, elle avait en revanche retiré de ses sponsors un groupe intitulé (1) New Wave Feminists, au prétexte que ce groupe s’opposait à l’avortement. Dans la foule, estimée à 500 000 personnes, les slogans anti-Trump se mêlaient à des revendications plus agressives, certaines féministes portant des « pussy hats » (petits chapeaux roses en forme d’oreilles de chat) ou des messages ouvertement anti-catholiques. Les dominicains de Washington ont choisi de donner accès aux toilettes du couvent à cette foule bigarrée. Les réactions ont été bien plus sympathiques que celles que l’on aurait pu attendre, constate le frère Martin Davis (2).

© Liz Lemon CC

© Liz Lemon CC

Un brin d’inquiétude

« Lorsque j’ai vu cette foule, portant des signes franchement anti-catholiques voire pornographiques, je me suis inquiété », admet frère Martin Davis. Mais personne ne s’en est pris aux moines, et certains, un peu gênés à leur tour, retirèrent les signes offensant pour leurs hôtes. Le frère en a profité pour engager la conversation avec ceux qui le désiraient. Plusieurs d’entre ses interlocuteurs ne cachent pas leur opposition avec l’Église sur la question de l’avortement, un point de fracture de la société américaine, mais les échanges furent courtois. Ils furent même constructifs, puisqu’ils permettent au frère de glisser un enseignement sur la sainte du jour.

Sainte Agnès défile à Washington

C’était sainte Agnès, un personnage qui convenait parfaitement au contexte. Comment imaginer un personnage plus adapté que cette martyre de 12 ans, qui refusa d’épouser un Romain car elle était « déjà mariée à Jésus-Christ » ? Cette histoire permettra peut-être à certains manifestants de s’intéresser aux Évangiles, espère le frère. De son côté, il reconnaît que cette expérience s’est révélée étrange et qu’elle l’a fait sortir de sa zone de confort. Mais dans le même temps, il constate que malgré les différences, la majorité des gens savent se montrer polis. Plusieurs d’entre eux étaient interloqués par le mode de vie des dominicains et se renseignèrent sur les us et coutumes des hommes en blancs. Bref, ils étaient très loin de l’image véhiculée par les médias, qui tendent à présenter les clichés les plus violents des manifestations. « Il suffit souvent de parler pour trouver un terrain d’entente », assure-t-il.

Ils font tourner le chapeau pour les moines

Difficile de dire si cet échange aura permis au frère de gagner son paradis en convertissant des âmes en recherche de Dieu. En revanche, il n’a certainement pas perdu sa journée puisque les manifestants ont spontanément organisé une quête pour les moines qui les accueillaient.

 

 

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