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Le patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako, fait la tournée des églises saccagées par Daesh, dans les villes libérées de la plaine de Ninive.
 Alors que des milliers de jihadistes de Daesh restent accrochés à Mossoul, leur bastion, sous les encouragements de leur leader – selon différentes sources, Abou Bakr al-Baghdadi, serait sorti de son silence pour les appeler à « tenir bon » contre la vaste offensive des forces irakiennes – le patriarche de Babylone des chaldéens, S.B. Louis Raphaël Ier Sako, a effectué une tournée dans les villes libérées de la plaine de Ninive, sa « bien-aimée Terre Sainte », comme il l’appelle. Il était accompagné de l’évêque auxiliaire, Mgr Basel Salim Yaldo.

Les villes concernées, rapporte l’agence Fides, sont : Bartella, Karmles, Qaraqosh, Teleskof, Baqofa et Batnaya, dont les habitants – presque tous chrétiens – avaient pris la fuite devant l’avancée des milices jihadistes, et sont aujourd’hui en grande partie réfugiés au Kurdistan irakien.

Une prière dans chaque église détruite

© AFP PHOTO/ALI MALEK

© AFP PHOTO/ALI MALEK

Le patriarche a pu visiter, dans ces villes, un certain nombre d’églises, « constatant ainsi personnellement les dévastations perpétrées au cours de l’occupation djihadiste, y compris les tunnels et abris souterrains creusés dans les édifices de culte chrétiens, qui avaient été choisis comme bases logistiques par les jihadistes », précise l’organe d’information des Œuvres Pontificales Missionnaires. Dans chaque église visitée, il a récité une prière pour demander « le retour de la paix et de la stabilité » dans l’ensemble de la région où, certaines zones sont toujours fermées à la circulation, car truffées de mines disséminées par les jihadistes avant leur retraite.

Sur le saccage des lieux saints par les jihadistes, les témoignages ne manquent pas. « Ils ont profané les tombes des chrétiens, exhumé les corps et volé leurs bijoux et leurs parures. Daesh a tout détruit, tout saccagé », raconte un lieutenant de l’armée syrienne à l’envoyé spécial de RFI sur le front de Mossoul.

« Ils ont brûlé les livres sur le christianisme. Ils ont brûlé l’Évangile. Les chapelets et les croix étaient par terre, nous les avons rassemblés dans ce carton. Comme ça, lorsque les chrétiens reviendront, ils les trouveront », lui a confié un autre militaire.

L’Irak a un tournant ?

Mgr Sako souhaite « rapidement le retour des baptisés » dans ces villes. Il ne cesse de  relancer sa proposition de proclamer l’année 2017 « année de la paix en Irak ». Initiative soutenue par les Églises et communautés chrétiennes par des moments de prière œcuménique et des initiatives ecclésiales et culturelles communes, pour favoriser « la réconciliation nationale et sauver le pays des poussées centrifuges qui pourraient continuer à menacer l’unité nationale », même après la libération de Mossoul.

Sur le futur statut politique et administratif de la plaine de Ninive, les chefs et hauts représentants des Églises chrétiennes autochtones se sont réunis le 30 octobre dernier, au siège du patriarcat chaldéen d’Ankawa, pour faire le point. Pour l’heure, ils se déclarent persuadés, rapporte une autre dépêche de Fides, que cette question ne représente pas la priorité. Selon eux, il est préférable de laisser ce problème à « après la libération et le retour des évacués ainsi que leur réinsertion », lorsque les villes et villages auront été bonifiés des mines et que maisons et infrastructures auront retrouvé un semblant de lustre.

Après les violences et les crimes subis par les chrétiens de la part des jihadistes, patriarches et évêques irakiens soulignent, dans le document final de leur rencontre, l’extrême importance de s’assurer que leurs droits seront « protégés comme ceux de tous les autres irakiens, dans les faits et non par de belles paroles », conformément à ce qui est écrit dans la Constitution.

Mossoul, vers un dénouement

D’après les dernières informations, les jihadistes de l’État islamique – entre 3 000 et 5 000 hommes –  seraient repliés à l’ouest du Tigre, le fleuve qui traverse Mossoul. Le commandant du service du contre-terrorisme irakien, le général Taleb Cheghati al-Kenani, affirme que la grande offensive pour « la libération totale de le ville » est en cours, soit deux semaines après le début des opérations. Les jihadistes n’auraient pas d’échappatoire, selon lui : « Soit ils meurent, soit ils se rendent ! ».

 

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