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L’évolution biblique, démontrée précédemment, n’implique évidemment pas que la Parole elle-même ait changé au cours des siècles. L’acquisition graduelle de la connaissance de Dieu dans la Bible est plutôt le miroir des progrès historiques de l’humanité, liés au développement de la culture. Une observation d’une importance capitale pour une juste relecture de la Genèse en particulier. Car il s’agit de bien identifier les composantes de la culture[1] pour accéder à l’inspiration de l’Esprit Saint.

«Dieu fit le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament... Il y eut un soir et il y eut un matin...»

«Dieu fit le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament… Il y eut un soir et il y eut un matin…»

Comme je l’ai déjà souligné, cette exigence fait ressortir l’incompétence de l’acception littérale et fondamentaliste de l’Écriture. Une telle lecture implique la non-reconnaissance de la part humaine, ce qui peut aboutir à une forme d’idolâtrie. La Bible n’est pas un texte dicté au mot à mot par Dieu. Elle n’est pas un impénétrable et irrationnel absolu imposant d’autorité l’adhésion fanatique à la lettre.

Saint Paul a stigmatisé un tel littéralisme par un aphorisme lapidaire « La lettre tue, l’Esprit vivifie » (2 Co 3, 6). Cette déviation, inspirée par un zèle exagéré, ne manquait pas de soulever l’ire de Jésus, citant Isaïe contre les Pharisiens. « Hypocrites ! (…) vain est le culte qu’ils me rendent : les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains » (Mt 15, 7-9, cf. Is 29, 13). Les « préceptes » en question étaient pourtant consignés à la lettre dans la Torah. En qualifiant ainsi les 613 commandements, attribués par la tradition rabbinique à Dieu par l’intermédiaire de Moïse, Jésus les ramenait à l’échelle humaine. « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2, 27).

La Bible n’est donc pas que Parole de Dieu. Elle est aussi un marqueur évident de la trajectoire de l’humanité dans sa quête de « la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Vérité apte à englober dans sa perspective, la connaissance du Créateur et la connaissance de la création. Vérité de synthèse, donc, entre l’appréhension subjective et la confrontation objective au RÉEL[2] !

 Appréhension subjective

Voyons d’abord ce qu’implique la connaissance subjective. Fondamentalement, elle fait suite à la prise de conscience de l’ÊTRE EN SOI ! À partir d’un JE SUIS hyper lucide, un rapport de dépendance de l’ÊTRE SUPRÊME peut s’enclencher. Car le constat de la finitude de l’être humain – JE SUIS incomplet et mortel – constitue un appel implicite à la plénitude et à la permanence de la Divinité. Les manifestations extérieures de l’art et de la religion découlent de cette expérience existentielle, vécue dans l’intériorité humaine.

La vraie connaissance de Dieu ne provient donc pas de l’extérieur. Elle n’est pas objective. Elle ne se trouve pas dans les livres et n’est pas transmise par les traditions, l’éducation, les religions ou même la Bible. Elle est subjective. Elle demeure nécessairement une expérience intérieure invisible. Ce qui ne veut pas dire qu’elle soit sans importance. Bien au contraire, elle a autant, sinon même plus d’impacts sur le développement de l’humanité que la connaissance objective. Car la foi religieuse est d’une grande efficacité pour inciter au dépassement de SOI. Elle a transformé les mentalités tout au cours de l’Histoire et elle demeure un puissant facteur d’évolution dans l’humanité d’aujourd’hui.

La foi, c’est une affaire de cœur et le cœur, c’est le moteur de la vie. C’est pourquoi la connaissance de Dieu est vécue ou elle n’est pas du tout ! En définitive, elle s’acquiert par une démarche personnelle face à un Dieu personnel. Une relation d’amour en définitive. On ne peut ignorer ou rejeter Dieu et Le connaître. « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jn 4, 8). L’amour est la substance-même de Dieu. L’amour, conséquemment, est le contenu de la connaissance de Dieu. Sans la réciprocité de l’amour, il ne peut y avoir de vraie connaissance du TOUT AMOUR.

La Bible est donc Parole de Dieu partout où elle témoigne de l’amour : celui de Dieu pour l’humanité et celui de l’humanité pour son Créateur. La Bible dans son entièreté, prise globalement, Ancien et Nouveau Testament compris, c’est la RÉVÉLATION DE L’AMOUR ! Le livre des Psaumes en est particulièrement imprégné. Car le langage approprié de l’amour divin, c’est la prière. Lorsque l’amour est absent, flétri ou blessé, ce n’est pas Dieu qui parle. C’est parole humaine, et souvent, parole de pécheur !

La connaissance de Dieu ne s’impose pas à autrui. Elle ne force pas la liberté. Sans liberté, il ne peut y avoir d’amour. Sans liberté, on ne peut pas choisir d’aimer Dieu. Or, l’amour ne peut que s’éprouver et non se prouver. On ne peut rendre compte de la véracité de cette connaissance que par le témoignage et la prédication. Par ces courroies de transmission, la connaissance de Dieu peut se communiquer. Et encore, la communication n’est effective qu’à la condition de toucher la subjectivité des personnes en quête d’amour. Car qui refuse d’ouvrir son cœur à l’amour ne peut pas connaître Dieu en vérité.

 Confrontation objective

Si la connaissance subjective de Dieu suppose la liberté, la connaissance objective du monde dans lequel nous sommes tous plongés, elle, contraint. Ce qui n’en fait pas pour autant le mauvais garçon du savoir. Il y a que cette connaissance ignore la chair et le sang. Elle est cérébrale et abstraite, à l’antipode des élans du cœur. Car la confrontation objective au réel concerne tout ce qui existe, sauf la conscience. L’objectivité réclame de tout questionner sans tenir compte de celui qui interroge, de tout connaître mais en ignorant celui qui connaît, de tout observer à la condition d’oublier celui qui se tient derrière les yeux de l’observateur. Par définition même, la connaissance objective ne peut et ne doit pas tenir compte de la subjectivité.

Les connaissances sont dites objectives, positives ou scientifiques lorsqu’elles sont démontrées et admissibles par tout esprit rationnel, quelles que soient les conditions et circonstances spatiotemporelles dans lesquelles elles sont acquises. Elles trouvent leur légitimité et leur valeur en ce qu’elles expliquent ce qui existe indépendamment de tout sujet connaissant. C’est en exerçant sa faculté d’abstraction des déterminismes sensoriels du corps que la rationalité ausculte l’extériorité. Elle parvient ainsi à déduire les lois qui déterminent et ordonnent les multiples objets dont le MONDE est fait.

Le premier constat de la raison objective, c’est que tout ce qui est perçu par les sens et les instruments technologiques qui les prolongent est fait d’un même tissu de base, une substance qu’elle nomme MATIÈRE. En excluant au départ l’appréhension subjective de la réalité pour pouvoir connaître objectivement, la raison est confrontée au constat que TOUT EST MATIÈRE ou découle de la matérialité. Si l’on devait avancer l’hypothèse qu’il existe dans le MONDE des réalités non matérielles, il faudrait dans ce cas admettre que la raison objective ne peut les détecter et les identifier. Car la rationalité n’a pas le pouvoir de percevoir au-delà de la matière, ne disposant que de la matérialité des sens et de leurs prolongements pour se confronter au MONDE.

Ceci dit, il faut tout de suite ajouter que la raison objective n’est pas autosuffisante en dépit de sa prétention à l’universalité. Elle est partielle du fait que l’ÊTRE – c’est-à-dire l’ESSENCE des réalités – n’ait pas voix au chapitre. Pour connaître objectivement, elle doit s’abstraire du substrat matériel de la conscience qu’est le corps. Paradoxalement, elle doit s’exclure de la matérialité pour expliquer la matérialité. Sans devoir CROIRE et tenir compte de ce qu’elle EST en elle-même, elle doit se comporter comme un esprit pur. Elle doit se désincarner pour connaître scientifiquement et avoir accès à la somme culturelle de l’humanité transmise d’une génération à l’autre par les livres, les traditions, l’éducation, les religions, la Bible et autres écritures de sagesse.

 La méthode

 Les deux connaissances progressent donc en parallèle d’une époque à l’autre. Ensemble, elles forment la synthèse culturelle. On peut alors comprendre que le discernement de la Parole de Dieu dans la Bible consiste à départager l’une et l’autre. Il s’agit de relativiser les concepts objectifs d’une lointaine époque pour leur substituer ceux qui parlent aux contemporains. Cet exercice permettra de dégager l’inspiration spirituelle cachée sous les oripeaux ponctuels et accidentels du texte afin qu’en ressorte l’authentique Parole divine. Ne faut-il pas briser le noyau pour déguster l’amande et tailler la gangue du diamant pour qu’il brille ?

Dans ma démarche de relecture du premier récit de la Genèse, j’ai appliqué cette méthode sans peut-être l’expliciter et la légitimer suffisamment. Je pense en particulier aux digressions à saveur scientifique et philosophique que m’a inspirées le premier jour de la création : «Que la lumière soit ». Je tiens ici à mettre davantage en relief les paramètres de l’exercice pour permettre au lecteur d’en bien saisir l’application dans la suite. J’éviterai ainsi d’être associé aux iconoclastes qui minent la foi frileuse de certains croyants en désacralisant les symboles religieux.

 Deuxième jour

Poursuivons donc notre décryptage des “jours” de la création.

 Dieu dit : “Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux” et il en fut ainsi. Dieu fit le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament et Dieu appela le firmament “ciel” » (Gn 1, 6-8).

Étranges à nos oreilles modernes, ces eaux que Dieu divise pour créer le firmament ! Nous savons bien qu’il n’existe pas de nappe d’eau quelque part dans le cosmos. Interprété à la lettre, ce verset ne fait pas de sens pour nous.

On peut comprendre que le rédacteur expose sa pensée à partir d’une culture ingénue, fondée sur les apparences. Dans son contexte social, les connaissances objectives ne sont pas encore très développées. Pour les sémites de l’antiquité, le firmament est une coupole solide qui retient les eaux du ciel. La pluie qui tombe de la voûte céleste s’explique du fait que des écluses s’ouvrent de temps à autre, selon le bon vouloir du Seigneur, pour arroser la terre, faire germer les semences et croître la végétation.

 Mettez-moi à l’épreuve, dit Yahvé Sabaot, pour voir si je n’ouvrirai pas en votre faveur les écluses du ciel et ne répandrai pas en votre faveur la bénédiction en surabondance » (Ma 3, 10 ; cf. Is 24, 18)

 

Lors du déluge, toutefois, c’est pour une malédiction que les vannes sont demeurées ouvertes pendant quarante jours et quarante nuits, provoquant ainsi l’inondation de la planète entière. « Ce jour-là jaillirent toutes les sources du grand abîme et les écluses du ciel s’ouvrirent » (Gn 7, 11-12).

« Toutes les sources du grand abîme… les écluses du ciel » ! Pour notre mentalité moderne, ces expressions peuvent faire penser à un conte pour faire peur aux enfants ! Nous savons aujourd’hui que notre planète n’est pas un disque ancré sur quatre colonnes au-dessus d’une mer sans fonds (cf. Ps 24, 1-6 ; 1 S 2, 8), que le cosmos n’est pas solide mais transparent, qu’il n’y a pas de nappe d’eau là-haut, que la pluie s’explique par l’évaporation des eaux terrestres et qu’il n’est nul besoin d’écluses que Dieu ouvrirait pour faire tomber la pluie ou qu’il garderait fermées pour causer la sécheresse.

De l’humain au divin

Ces images typiques d’une culture encore dans l’enfance, c’est ça la lettre qui tue. Celle folklorique d’une époque qui ne disposait pas encore d’outils rationnels permettant de déplafonner le jugement fondé sur les apparences sensorielles. Ce n’est pas mépris des Anciens de le reconnaître. Plutôt constat respectueux de la marche progressive de l’humanité dans l’Histoire. Un dicton affirme que l’erreur est humaine. C’est pourquoi nous excusons avec un brin d’humour et beaucoup de reconnaissance la perception de la réalité objective attribuable au scribe. Dans le contexte limité qui était le sien, il a fait de son mieux pour traduire l’inspiration spirituelle qui motivait sa rédaction.

L’inspiration initiale, voilà précisément ce qu’il faut retrouver ! Car selon notre foi, ce texte est aussi signé par l’Esprit divin. Or, Dieu est omniscient. Il est toujours le même, hier, aujourd’hui et demain. Il ne peut donc pas être tenu responsable des ignorances de son porte-parole.

Mais alors, qu’a-t-il donc voulu enseigner à la génération du scribe ainsi qu’aux générations qui ont suivi cette rédaction millénaire ? Une chose est sûre ! Ce qu’il a dit jadis est identique à ce qu’il veut nous dire encore aujourd’hui ! Car contrairement à la lettre qui tue, le « souffle de Dieu » (Gn 1, 2) vivifie. Lorsque l’Esprit parle, c’est pour donner la vie en surabondance, aussi bien à nous qui lisons ce texte qu’au rédacteur de l’antiquité.

Or, la vie ne se trouve pas quelque part dans les nuages. Elle ne provient pas du monde extérieur. Elle est un don de Dieu qui anime invisiblement les organismes de l’intérieur. L’Esprit Saint n’est donc pas un oiseau qui vole au-dessus de nos têtes. Il agit depuis la profondeur de nos êtres. Il plane à la racine de notre conscience. Il parle du DEDANS ! Il inspire le DEDANS de nos êtres comme un parfum qui se répand en nous et parvient de temps à autre jusqu’à notre conscience. Et là, ce qu’Il fait saisir par cette séparation des eaux inférieures et supérieures, c’est le principe de croissance qui préside au déploiement évolutif de la VIE dans l’univers, depuis la Terre jusqu’au Ciel.

 Interprétation spirituelle

Holà ! D’aucuns estimeront que cette interprétation arrive comme un cheveu sur la soupe. Il y a encore loin de la coupe aux lèvres d’une proposition convaincante, en effet.

Constatons d’abord que nulle part dans la succession des sept jours il n’est fait mention de la création de l’eau. Et pourquoi ? Selon la lettre du récit, les « eaux » préexistent à l’Acte créateur. Dès le deuxième verset en effet, avant que les réalités commencent à exister par décrets divins – les Dieu dit… – « un vent de Dieu tournoyait sur les eaux » (Gn 1, 2). Comme si le Créateur, en soufflant au-dessus des eaux préexistantes, anticipait d’en faire émerger la création.

Pour comprendre ce que l’Esprit laisse entendre par cette allusion à des eaux non créées, on doit revenir sur la structure littéraire du récit. Nous avons vu déjà que le 2e jour est consacré à la séparation des eaux pour créer les contextes dans lesquels pourront subsister les poissons et les oiseaux, créés le 5e jour (pour le développement de cette proposition, revisiter le texte et l’illustration du 6e article).

Nous avons encore observé que l’Acte créateur consiste à émettre le principe de la FORME pour contrer le “vague” initial. Imaginons qu’il n’existe rien hors de Dieu et qu’il décide de créer. Une exigence s’impose au départ. Pour exister concrètement et matériellement, les réalités doivent toutes sans exception survenir comme des structures organisées, des FORMES qui rassemblent dans l’unité les multiples éléments qui les composent. C’est-à-dire qu’elles doivent toutes être dotées d’un corps, que ce soit un corps céleste, un corps microscopique ou, entre les deux, un corps humain.

Mais une forme quelconque ne signifie rien si elle ne contient rien. La deuxième exigence de l’Acte créateur consiste à attribuer un contenu aux réalités pour remplir le “vide” initial. Ce contenu, c’est leur ESSENCE. C’est-à-dire qu’elles doivent faire du sens, détenir une signification. Car le contenu – l’ÊTRE qu’elles reçoivent de l’ÊTRE SUPRÊME – définit leur raison d’être. La mission du soleil, c’est d’éclairer et d’émettre de la chaleur en se consumant, celle de l’atome, c’est de réunir en un tout les diverses particules qui le composent, celle de l’animal, c’est la vie qui l’anime, celle de l’humain, c’est l’âme rationnelle.

Forme et essence sont donc d’inséparables conditions d’existence. Il ne peut y avoir de forme sans contenu ni de contenu sans forme.

Or, l’eau ne possède pas de forme. Du moins, en apparence ! Elle est toutefois un fluide qui peut remplir diverses formes ou contenants. C’est ainsi qu’elle devient secondairement l’eau des mers, l’eau des lacs, l’eau des rivières, l’eau des sources, l’eau de pluie etc.

Avant la création, les “eaux” sont nécessairement sans limites puisque rien encore n’existe qui pourrait les retenir à l’intérieur de frontières. Elles s’étendent à l’infini et ne sont pas encore une réalité concrète et matérielle puisqu’elles sont dépourvues de l’une des conditions de l’existence : la forme. C’est pourquoi ces “eaux” non créées SYMBOLISENT des virtualités antérieures à la création, des potentialités d’existence au-dessus desquelles l’Esprit divin “tournoie” pour en faire émerger les FORMES existentielles.

Si l’eau n’a pas de forme, des formes peuvent toutefois en émerger. De fait, c’est de ce milieu informe que surgissent les formes. Sans elle, les graines ne peuvent germer, la végétation ne peut croître, les animaux ne peuvent vivre, les humains ne peuvent exister. L’eau est la matrice des formes vivantes. Elle est la substance féconde par excellence de l’univers.

Si bien que le Créateur, en départageant les eaux pour créer le cosmos, rend effective une double fécondité. Fécondité de la terre pour l’évolution de la FORME et fécondité du ciel pour la croissance de la VIE. L’Esprit saint disait hier au scribe et nous dit encore aujourd’hui que les deux sont complémentaires. Ensemble, chacune pour sa part, elles engendrent la dualité universelle. Les eaux terrestres pour l’affinement de la matière, les eaux célestes pour l’émergence de l’esprit.

D’autre part, le texte précise que les eaux du ciel sont « au-dessus » du firmament. On peut comprendre qu’elles appartiennent à l’aire divine. C’est pourquoi ces eaux célestes symbolisent la GRÂCE que Dieu insuffle à  la Terre pour provoquer l’évolution des FORMES jusqu’à ce qu’elles parviennent à la plénitude de la VIE. Cette interprétation inattendue autour des “eaux” du deuxième jour, est maintes fois confirmée ailleurs dans l’Écriture. En voici quelques passages.

 

« Dans l’allégresse vous puiserez de l’eau aux sources du salut… » (Is 12, 3).
« Ils m’ont abandonné, moi la source d’eau vive…» (Jr 2, 13).

« Car ils ont abandonné la source d’eau vive, Yahvé » Jr 17, 13).
« Comme languit une biche après les eaux vives, ainsi languit mon âme vers toi, mon Dieu » (Ps 41, 2)
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui que te dit : Donne-moi à boire. C’est toi qui l’aurait prié et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jn 4, 10).
«L’eau que je donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle » (n 4, 14).
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi… De son sein couleront des fleuves d’eau vive » (Jn 7, 37-38).

Notes :

[1] La quête religieuse et la recherche rationnelle en sont les composantes, selon Jean-Paul II, cité dans l’article précédent et repris ici pour mémoire : « Lorsqu’elles suivent leurs propres méthodes respectives, la religion et la science sont des éléments constitutifs de la culture… et plutôt que de s’opposer, elles sont marquées par la complémentarité » (Discours à l’Académie pontificale des sciences, le 4 octobre 1991).

[2] Je rappelle ici quelques-uns des termes antinomiques listés au tout début de notre recherche : TERRESTRE – CÉLESTE ; VISIBLE – INVISIBLE ; EXTÉRIORITÉ – INTÉRIORITÉ ; OBJECTIVITÉ – SUBJECTIVITÉ. Tout comme le RÉEL, la culture est bipolaire. Dans L’évolution de l’Alpha à l’Oméga, j’ai défini ces antipodes à partir de la déclaration fondatrice de ma démarche philosophique « JE SUIS dans LE MONDE » pour rendre compte du RÉEL, constitué à la fois de VIE et de MATIÈRE (voir le 8e entretien intitulé : Les deux substances, page 95).

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2 réponses à 12- La Genèse revisitée – Les eaux du ciel et de la terre

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